Nouvel épisode dans la saga judiciaire de la théorie complotiste et transphobe autour de Brigitte Macron. Le 14 et 15 mai 2025, se tiendra le procès en appel de Natacha Rey et Delphine Jégousse, connue sous le pseudo Amandine Roy, condamnées en septembre 2024 pour diffamation à l’encontre de Brigitte Macron.

Les Surligneurs, qui ont suivi l’itinéraire de cette fausse information, vous rappellent les faits.

Tout commence le 10 décembre 2021. En plein live YouTube, Natacha Rey et Delphine Jégousse lancent la rumeur selon laquelle Brigitte Macron serait en réalité une femme transgenre, et donc assignée homme à la naissance. Ou même son propre frère, Jean-Michel Trogneux, qui a également porté plainte.

Les deux femmes ont été condamnées le 12 septembre 2024 pour diffamation. Mais la condamnation ne portrait pas sur l’affirmation de la transidentité supposée de la Première dame mais « sur des accusations de détournement de mineur et de falsifications d’actes administratifs, portées à l’encontre de Brigitte Macron et de son frère, Jean-Michel Trogneux ». Ce sont ces faits qui seront réexaminés par les juges de l’appel le 14 et le 15 mai 2025.

Brigitte Macron n’est toujours pas un homme

Capture d’écran publication Instagram

Cette théorie s’inscrit dans une mouvance complotiste obsédée par la « transvestigation », une activité misogyne et transphobe qui consiste à prouver que des célébrités sont du genre opposé à celui qu’ils ou elles prétendraient, comme l’explique Conspiracy Watch.

Rien ne prouve que Brigitte Macron va être poursuivie pour escroquerie au jugement

Brigitte Macron en 2022. (Mélanie Praquin / CC-BY-SA-4.0)

Après la condamnation en première instance de Natacha Rey et Delphine Jégousse, l’avocat de l’une des prévenues a affirmé que Brigitte Macron allait être poursuivie pour faux, usage de faux et escroquerie au jugement en bande organisée. Après vérification, aucune procédure de ce type n’est en cours contre la Première dame.

Infox sur Brigitte Macron : quand les fake news passent devant le tribunal en France

Le procès et la condamnation des deux femmes sont un évènement très rare par rapport au nombre de fausses informations qui circulent. Les Surligneurs vous racontent la difficile judiciarisation de la lutte contre la désinformation.

La chroniqueuse états-unienne et militante trumpiste, Candace Owens, a même capitalisé sur cette fausse information dans une série de vidéos. Au-delà de cette affaire, Brigitte Macron est régulièrement visée par des théories complotistes et des fake news.

Non, cette vidéo de C8 ne montre pas un avocat confirmer une transidentité supposée de Brigitte Macron

Capture d’écran X

Un extrait de C8 partagé massivement sur les réseaux sociaux laisse penser qu’un avocat-chroniqueur a enquêté sur Brigitte Macron et en tire des conclusions sur une supposée transidentité. C’est faux, l’extrait est volontairement tronqué.

Affaire pédopornographique de Beauvais : Brigitte Macron ciblée à tort sur la base d’un lien généalogique flou

Début avril 2025, Brigitte Macron a fait l’objet d’une nouvelle rumeur : son lien de parenté supposé avec Pierre Robert, un beauvaisien mis en cause dans une affaire de traite des êtres humains et viols sur mineurs. Sous le pseudo Jol Vil, un internaute a écrit plusieurs messages sur l’actualité judiciaire et a relayé une image d’un arbre généalogique qui établirait un lien de filiation très éloigné entre Pierre Robert et Brigitte Macron, avec notamment des arrière-arrière-grands-parents en commun.

Non, Brigitte Macron n’a pas voulu remplacer la flèche de Notre-Dame par un pénis

La flèche de Notre-Dame de Paris en feu, le 15 avril 2019. (Guillaume Levrier / CC ASA 4.0)

Dans son livre « 682 jours », l’ancienne ministre de la Culture Roselyne Bachelot évoque une proposition insolite concernant la reconstruction de la flèche de Notre-Dame de Paris. Elle y affirme que Brigitte Macron aurait montré de l’intérêt pour un projet artistique représentant une forme évoquant un sexe masculin orné de boules d’or.

Ce passage a suscité une vive polémique et alimenté les rumeurs, surtout relayées dans des milieux complotistes et par certaines figures médiatiques comme André Bercoff et Candace Owens. Toutefois, le projet en question, purement artistique et symbolique, n’avait rien de sexuel et a depuis été abandonné. Les propos de Roselyne Bachelot, bien qu’écrits noir sur blanc, ont été largement sortis de leur contexte.

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