Non, la chaîne ABC n’est pas boycottée par ses annonceurs

Ce mardi 10 septembre a eu lieu le premier débat entre Kamala Harris et Donald Trump pour la course à la Maison-Blanche. Il était organisé par la chaîne de télévision ABC, dont deux journalistes étaient chargés d’animer le débat entre les deux prétendants.

Mis en difficulté par son adversaire sur ses affaires judiciaires, et rappelé à l’ordre par les journalistes sur plusieurs “fake news”, Donald Trump est ressorti affaibli de cet échange, comme le montre ce sondage CNN, où 63 % des interrogés affirment que Kamala Harris a été meilleure que Donald Trump.

Accusation de partialité

Imperturbable, l’ancien président parade et a déjà trouvé une excuse toute faite : le manque d’impartialité des journalistes de la chaîne ABC.

“Je pense que c’était le meilleur débat de ma vie, d’autant plus que c’était à trois contre un”, affirme-t-il sur son réseau de prédilection Truth Social. Il accuse les journalistes d’avoir passé trop de temps à corriger ses affirmations, et a demandé au gouvernement de retirer à la chaîne sa licence.

L’ancien président a d’ailleurs refusé d’organiser un nouveau débat, qu’il n’estime pas “nécessaire“, appelant Kamala Harris à “se concentrer sur son travail de vice-présidente”.

De quoi mettre en difficulté ABC ? De nombreux internautes affirment qu’à cause de ce dit manque d’impartialité, les annonceurs auraient retiré leurs publicités du réseau de télévision. Plusieurs dizaines de millions de dollars de pertes sont évoqués, comme ici où l’internaute avance le nombre de 27 millions de dollars.

Une satire reprise au pied de la lettre

Pourtant, l’information a été publiée pour la première fois par le site d’information satirique SpaceXMania, qui précise que rien de ce qui est écrit dans l’article n’est réel.

Par mégarde ou malice, les comptes de soutien au candidat républicain ont republié cet article sans en rappeler la dimension humoristique. Dans les commentaires de ces publications vues des millions de fois, beaucoup de partisans de Donald Trump prennent au premier degré l’information : “Ils ont perdu la confiance du peuple américain… “ ou “bien fait pour eux !”.

Cette ligne fine entre la satire et l’information est régulièrement utilisée par ces comptes de soutien pour faire réagir leur communauté, mélangeant vraies et fausses informations.

Depuis le débat du 10 septembre dernier, la chaîne ABC est régulièrement prise pour cible par les pro-Trump qui n’hésite pas à accumuler les “fake news”. Dernière accusation en date, les soutiens du milliardaire affirment que les journalistes d’ABC auraient donné en avance les questions de l’entretien à Kamala Harris, ce que la chaîne a nié en bloc.

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