JO : Le Qatar, comme 42 autres pays, participe à la sécurisation de l’événement
Auteur: Nicolas Kirilowits, journaliste
Relectrice : Lili Pillot, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Antoine Mauvy, étudiant en droit à l’Université Paris II Panthéon-Assas
Source : Compte Threads, 11 juillet 2024
Certainement surpris par la présence de forces policières qataries à Paris avant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP), un internaute partage une vidéo de leurs véhicules circulant dans les rues de la capitale. Loin d’être la preuve, comme il l’indique, que la police française est débordée, leur présence s’explique par une coopération sécuritaire qui concerne 42 autres pays et qui n’a rien d’anormal pour un événement international comme les JOP.
À quelques jours du début des Jeux olympiques et paralympiques, le 26 juillet 2024, la France et plus particulièrement Paris se préparent pour l’évènement. À l’heure d’accueillir des milliers d’athlètes et des millions de visiteurs, la sécurité est évidemment un enjeu majeur.
Récemment, c’est la présence de policiers venus du Qatar qui a fait réagir les réseaux sociaux. “La police française complètement dépassée par l’organisation des JO de Paris a appelé en renforts la police qatarie qui a effectué une démonstration de force dans la capitale.”, écrit par exemple un utilisateur sur Threads. Mais alors est-ce si étonnant de voir des forces de sécurité étrangères participer à la sécurisation des Jeux olympiques et peut-on en déduire que “la police française est complètement dépassée” ?
43 pays étrangers présents pour les JOP
Interrogé par Les Surligneurs, le ministère de l’Intérieur rappelle que ce sont “près de 1 800 renforts internationaux originaires de 43 pays partenaires, dont 31 États européens” qui seront déployés sur le territoire à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques. Ainsi, la coopération policière, on le comprend, n’est pas une exclusivité qatarie. Nos confrères de L’Équipe écrivaient ainsi dans un article, le 27 juin dernier, que “313 policiers et gardes civils espagnols seront déployés à Paris pour participer aux opérations de sécurisation des sites”.
Concernant le Qatar, selon les informations communiquées par le ministère de l’Intérieur, “43 effectifs de police du Qatar sont arrivés en renfort sur Paris”. Une première délégation “composée d’équipes cynotechniques en recherche d’explosifs, et de policiers qui patrouilleront à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.”, qui sera complétée par une seconde. En effet, “105 effectifs de police du Qatar arriveront en renfort sur Paris pendant les JOP 2024″, détaille le ministère.
Pour Axel Ronde, porte-parole du syndicat de police de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CTFC), “il n’y a rien d’étonnant” à cela : “220 policiers et gendarmes français étaient par exemple présents au Qatar lors de la Coupe du monde 2022″, signale-t-il. Comme le prouve par ailleurs ce décret du 2 novembre 2022 ou ce communiqué de presse, publié après la visite de l’Émir du Qatar en février dernier.
Ce genre de coopération sécuritaire et internationale était déjà une réalité lors des Jeux Olympiques de Londres, en 2012, comme le montre ce reportage de France 2 (à 1 minute 14), archivé sur le site de l’Institut national de l’audiovisuel (INA).
Pas de pouvoir répressif
Aussi, le syndicaliste précise que “cette présence est essentielle pour assurer la communication avec les délégations étrangères et les touristes.”. Un argument également évoqué par le Ministère qui indique qu’ “une grande partie d’entre eux seront déployés dans les gares, les aéroports et autour des 39 sites olympiques ou de rencontres sportives. En participant à la sécurisation de ces zones d’affluence, ils assureront également une présence rassurante pour leurs compatriotes venus assister aux compétitions.” Rien d’anormal ou d’improvisé donc. À l’aune de ces précisions, difficile de parler d’une police française débordée comme le fait notre utilisateur des réseaux sociaux.
Enfin, précisons que légalement, les policiers étrangers n’auront aucun pouvoir répressif. “Les renforts étrangers, n’ayant pas de prérogatives judiciaires sur le sol français, sont systématiquement en binôme avec des forces de sécurité intérieure françaises”, souligne le ministère de l’Intérieur auprès des Surligneurs. Autrement dit, ni contrôles ni arrestations ne seront possibles. “Chaque été, des policiers espagnols, allemands ou italiens sont présents en France pour faciliter la prise en charge de leurs compatriotes en cas de problème pendant les vacances”, rappelle pour sa part Axel Ronde.
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