Rue d’Aubagne : comment les juges déterminent qui est responsable quand l’habitat indigne tue ?
Autrice : Maylis Ygrand, journaliste
Relecteur et relectrice : Jean-Baptiste Thierry, professeur de droit pénal à l’université de Lorraine
Clara Robert-Motta, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Clara Robert-Motta, journaliste
Le 5 novembre 2018, huit personnes décédaient à Marseille dans l’effondrement de l’immeuble du 65 de la rue d’Aubagne. Sept ans plus tard, les juges du tribunal correctionnel de Marseille ont établi la responsabilité des auteurs de ce drame. Décryptage.
« Un immeuble, ça ne s’effondre pas comme ça. » Le pompier se voulait rassurant au beau milieu de la nuit, le 5 novembre 2018, à Marseille, lorsque Marie-Emmanuelle Blanc, inquiète de voir les murs de son logement s’affaisser, avait appelé les secours.
Six ans après, ces mots résonnent différemment dans la salle « hors norme » du tribunal judiciaire de Marseille. Car, quelques heures après qu’ils aient été prononcés, l’immeuble du 65 rue d’Aubagne s’effondrait, emportant avec lui Marie-Emmanuelle Blanc et sept autres victimes.
Alors, si ce n’est la fatalité, qui est responsable de ce drame ? L’imprudence, la négligence, la paresse, l’incompétence ou encore la cupidité ont, tour à tour, été pointées du doigt. Mais devant le juge, ce sont seize prévenus qui ont été poursuivis devant le tribunal correctionnel entre le 7 novembre au
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