Pourquoi des néofascistes ont-ils été autorisés à défiler dans Paris ?
Auteur : Guillaume Baticle, doctorant en droit public, université de Poitiers
Relecteur : Jean-Paul Markus, professeur de droit public à l’Université Paris Saclay
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Fanny Velay, étudiante en journalisme à l’École W
Le 10 mai 2025, malgré une interdiction préfectorale, la justice a autorisé la manifestation du « Comité du 9 mai », rassemblant plusieurs centaines de militants d’ultra-droite venus honorer un activiste nationaliste mort il y a trente ans. Choquante pour beaucoup, cette séquence nécessite un décryptage en droit.
Drapeaux noirs arborant une croix celtique, visages dissimulés, tatouages nazis… un spectacle déroutant a animé les rues de Paris ce samedi 10 mai 2025. Chaque année, un grand nombre de mouvances d’ultra-droite françaises et européennes se réunissent sous le nom du « Comité du 9 mai ». À cette date, ils rendent hommage à Sébastien Deyzieu, un militant nationaliste, décédé le 9 mai 1994.
D’abord interdite par la préfecture, la justice a finalement autorisé cette manifestation, qui rassemble à chaque édition un petit millier de militants néofascistes et néonazis. « Mais comment peut-on autoriser de trucs pareils ? », s’interrogent des riverains dont les propos ont été rapportés par le journal Le Monde. Que dit le droit ?
Une interdiction préfectorale générale
Par trois arrêtés pris le 7 mai 2025, le préfet de police de Paris avait interdit, non seulement la
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