Plaintes contre Pierre-Emmanuel Barré : l’humoriste risque-t-il une condamnation pour ses blagues sur la police ?
Autrices : Louise Boulet, avocate au barreau de Paris en droit de la presse et droit pénal
Marie Debien, avocate au barreau de Paris et membre de l’association des avocats praticiens du droit de la presse
Relecteur : Etienne Merle, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Maylis Ygrand, journaliste
La saisine de la justice par le ministre de l’Intérieur, qui reproche à Pierre-Emmanuel Barré des propos jugés injurieux à l’égard de la police et de sa personne, relance le débat sur la protection juridique de la satire. Mais cette saisine a-t-elle une chance d’aboutir ?
Quand un clown fait rire, l’État peut-il faire la grimace au point de saisir la justice ? Le 10 novembre 2025, Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, a annoncé avoir saisi la justice après que l’humoriste Pierre-Emmanuel Barré ait comparé les forces de police et de gendarmerie à « Daech avec la sécurité de l’emploi » sur l’antenne de Radio Nova le 9 novembre 2025.
Mais d’après l’entourage du ministre, contacté par Les Surligneurs, cette formule choc n’est pas la seule visée par la plainte : plusieurs passages de la chronique sont ciblés, dont une blague faisant référence à des viols présumés au sein de la police.
Un troisième passage de la chronique, dans lequel Pierre-Emmanuel Barré affirme « qu’il y a de fortes suspicions que Laurent Nuñez soit une grosse cuve à pisse », fait également l’objet d’une plainte déposée « personnellement »
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