Sa détresse semble réelle. Dans une vidéo virale relayée depuis la fin novembre sur Facebook, un homme d’une quarantaine d’années se confie à la caméra : selon ses explications, il vivrait en Malaisie et aurait été condamné à huit ans de prison pour avoir giflé un policier en civil.

« Je m’excuse pour ma famille, je suis désolé de la peine que je vous fais », se repent l’homme, en sanglots. « [Il] a voulu jouer le kéké […]. Son désarroi est tellement jouissif », se réjouit un internaute qui relaie ces images.

Mais cette confession est mensongère : elle ne visait qu’à faire le buzz pour générer de l’engagement et récolter de l’argent, du propre aveu du vidéaste qui en est à l’origine.

Une supercherie visant à faire du buzz

La vidéo originale a été publiée sur TikTok, le 30 mai 2025, par un utilisateur se présentant comme un « magicien comédien ». Elle est la dernière d’une série de quatre clips dans lesquels le propriétaire de la chaîne raconte ses supposés déboires avec la justice malaisienne qui l’ont conduit à être incarcéré, soi-disant pour avoir giflé un policier.

Dans deux de ces vidéos, l’utilisateur prétend se filmer directement depuis la cellule dans laquelle il serait retenu. Comme en France, la détention d’un smartphone personnel par les détenus est pourtant prohibée en Malaisie.

La supercherie est finalement révélée le 1er juin, lorsqu’une vidéo est publiée sur la chaîne, dans laquelle le vidéaste apparaît à l’air libre, sous un ciel bleu et en apparente bonne santé. Intitulé ironiquement « Transféré dans la prison la plus moderne de Malaisie », le clip montre le tiktokeur au sommet de la très touristique tour Komtar, sur l’île malaisienne de Penang. Bien loin des geôles dans lesquelles il était supposé être retenu.

« Mille mercis à tous toutes les mauvaises personnes qui se sont réjouies de ma fausse incarcération », écrit le vidéaste. Le but de ces clips aurait été de « divertir les mauvaises personnes qui se nourrissent […] du malheur des gens ». Mais en description de la vidéo, le propriétaire de la chaîne l’admet : créer le buzz en diffusant des fausses informations sensationnelles peut surtout rapporter de l’argent. « 340 euros en six vidéos, c’est pas négligeable […], merci TikTok. »

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