Visiblement difficile à avaler pour quelques fans de football, le sacre européen du Paris Saint-Germain a été suivi d’un flot de rumeurs infondées. De nombreux internautes ont accusé le PSG, qui a infligé une claque (5-0) à l’équipe italienne de l’Inter Milan, d’avoir « acheté » le match. Quitte à attribuer une fausse citation en ce sens à l’ancien international Éric Cantona.

D’après certaines publications, l’Union des associations européennes de football (UEFA) aurait même décidé d’ouvrir « une enquête » pour, comprend-on, corruption. « Ce match n’était pas un exploit… c’était une transaction », affirme un utilisateur de Facebook.

Pour appuyer leurs propos, certains internautes, sur TikTok, X ou encore Facebook ont partagé la capture d’écran d’une publication d’un « média », sports.fr. Si la capture d’écran partagée s’intitule « L’UEFA ouvre une enquête après PSG-Inter », l’article auquel elle fait référence évoque bel et bien l’ouverture d’une procédure, mais pas du tout pour corruption.

L’enquête porte sur l’envahissement du terrain par les supporters

L’article en question reprend, en réalité, des informations rapportées par le journal sportif français L’Équipe concernant l’ouverture d‘« une procédure disciplinaire ». Le quotidien mentionnait le 1er juin, soit dès le lendemain de la victoire du club de la capitale, le lancement à venir d’une telle procédure en raison de « l’envahissement de terrain par des supporters du PSG après la finale de Ligue des champions ».

Contactée par Les Surligneurs, l’UEFA n’a pas répondu à nos questions et nos demandes de précisions. La page consacrée aux problèmes disciplinaires et aux sanctions appliquées par l’instance ne mentionne rien à propos de la récente finale de la Ligue des champions.

Pour l’heure, l’instance gouvernante du football européen n’a pas communiqué sur l’ouverture d’une enquête préliminaire, telle que celle mentionnée par L’Équipe. « L’UEFA va se pencher dessus fin juin, début juillet », nous a précisé par courriel le quotidien sportif.

Dans son article, le journal rappelle d’ailleurs que le PSG pourrait voir son cas s’aggraver à cause de « l’utilisation de dizaines de fumigènes et l’affichage d’une banderole à caractère politique “Stop génocide à Gaza” ».

Les slogans politiques bannis des stades

Comme nous l’avions déjà écrit lors de l’affichage d’un tifo « Free Palestine » (« Libérez la Palestine ») lors d’un précédent match du PSG, le règlement de l’UEFA interdit les messages politiques dans les stades. Mais ce même règlement ne prévoit l’ouverture d’une procédure disciplinaire (qui peut entraîner une sanction) qu’en raison d’un message provocant ou offensant.

De fait, selon l’article 16 du règlement de l’UEFA, « tous les clubs sont responsables des comportements inappropriés » de leurs supporteurs. Parmi ceux-ci sont cités : « L’allumage de feux d’artifice ou de tout autre objet », « l‘utilisation de gestes, de paroles, d’objets ou de tout autre moyen pour transmettre un message provocateur […] à caractère politique, idéologique, religieux ou offensant », ou encore « l’intrusion sur le terrain de jeu ».

Autant de comportements dont se seraient rendus responsables les supporteurs du club, comme on peut l’apercevoir ici et là. Certains articles de presse (Le Figaro, BFMTV) rapportent même que des fans parisiens auraient arraché de la pelouse et les filets de buts après la victoire de leur club.

Un tel panel d’agissements pourrait conduire à des amendes de plusieurs dizaines de milliers d’euros, selon le barème affiché dans le règlement de l’UEFA.

Une erreur dans ce contenu ? Vous souhaitez soumettre une information à vérifier ? Faites-le nous savoir en utilisant notre formulaire en ligne. Retrouvez notre politique de correction et de soumission d'informations sur la page Notre méthode.