Florian Philippot : “Le décret sur l’enseignement de l’arabe à l’école découle directement d’une politique de l’Union européenne”
Dernière modification : 20 juin 2022
Auteur : Alexandre Barbe, étudiant en master politiques de coopération internationale à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, sous la direction de Tania Racho, enseignante-chercheuse à l’Université Picardie Jules Verne
Source : Compte Twitter de Florian Philippot, le 5 mai 2020
Ce décret est issu d’un accord du 31 mars 2017 entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République tunisienne. Il s’agit d’un traité bilatéral impliquant la France et la Tunisie : qu’on aime ou qu’on n’aime pas ce traité, il ne vient pas d’une obligation européenne.
Ce que Florian Philippot évoque ici est le décret du 30 avril 2020. L’intéressé affirme que ce décret est l’aboutissement d’une politique européenne favorisant l’enseignement de l’arabe à l’école, alors qu’il concrétise un accord passé entre le Gouvernement français et le Gouvernement tunisien dans le domaine de l’enseignement de la langue arabe à l’école élémentaire en France, signé à Tunis le 31 mars 2017. L’Union européenne n’a donc joué aucun rôle dans la rédaction de ce texte.
Le modèle défendu par ce décret est un enseignement facultatif de la langue arabe, accessible à tous les élèves volontaires, avec l’accord de leur famille (article 2 du décret). Cet enseignement doit être encadré par des professeurs sélectionnés par le Gouvernement tunisien, dans le respect des principes généraux de l’Éducation nationale française et de la législation française. Le Gouvernement français cherche ainsi, par le biais de ce rapprochement avec la Tunisie, à remplir ses objectifs de diversité linguistique dans le parcours scolaire des premiers et seconds degrés, tels qu’ils sont décrits dans la loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République.
Au niveau européen, aucun texte de loi n’encadre l’enseignement spécifique de la langue arabe au sein des États membres. On note simplement des encouragements à l’apprentissage des langues, notamment européennes, avec par exemple un cadre stratégique européen « Éducation et Formation 2020 », document qui incite les États membres de l’Union européenne à promouvoir le plurilinguisme en favorisant l’enseignement, dès le plus jeune âge, « d’au moins deux langues étrangères ». Ce cadre se veut surtout « une structure permettant aux États membres de coopérer et d’échanger des bonnes pratiques » en matière d’éducation au niveau national et régional.
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