Attention à cette photo générée par IA de la « fleur de cristal »
Autrice : Léocadie Petillot, juriste et journaliste en formation au CFJ
Relectrice : Clara Robert-Motta, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Léocadie Petillot, juriste et journaliste en formation au CFJ
Source : Compte Facebook, le 16 janvier 2025
La Diphylleia grayi, cette « fleur squelette » dont les pétales deviennent transparents au contact de l’eau, existe bel et bien. Mais des dizaines de publications l’illustrent avec une photo… générée par Intelligence Artificielle.
Une fleur « dont les pétales deviennent transparentes en entrant en contact avec l’eau », pousse-t-elle dans le Nord du Japon comme l’expliquent des dizaines de publications dans de nombreuses langues (ici,ici ou encore ici) depuis le début de l’année 2025 ?
Si la « fleur squelette », la Diphylleia grayi de son nom scientifique, existe bel et bien, la photo qui illustre la publication est en revanche générée par un logiciel s’appuyant sur l’Intelligence artificielle (IA).
Une photo générée par IA
Pétales parfaitement réguliers et transparents comme du verre, la photo qui accompagne les publications est presque trop parfaite.
Et c’est normal, elle est très probablement générée par IA. Après un passage au scanner d’un site internet spécialisé dans la détection des images générées par IA, la certitude avec laquelle on peut dire que cette photo a été générée par IA s’élève à 99%.
Autre indice, la « fleur de cristal » (à admirer ici ou là) porte « deux ou plus rarement trois feuilles imposantes (…) larges de 30 à 40 cm » . Sur la photo partagée sur les réseaux sociaux, la plante ne porte que de petites feuilles allongées et avec une extrémité pointue. Et lorsqu’elle s’ouvre, la « vraie » fleur compte « six pétales concaves », or sur la photo générée par IA, elle en compte sept.
Si la photo est fausse, la Diphylleia grayi est une fleur fascinante dont les pétales deviennent réellement transparents au contact de l’eau (à admirer ici).
Diphylleia grayi by E-190 under CC BY-SA 3.0
« Par temps sec, l’espace entre les cellules est rempli d’air, donnant l’impression, par la réflexion diffuse de la lumière, d’une blancheur des pétales. Mais lorsqu’il pleut, l’eau pénètre ces espaces modifiant ainsi l’indice de réfraction parce qu’elle en a chassé l’air. Les rayons lumineux traversent alors les pétales sans être arrêtés ni réfléchis, donnant à la fleur cette apparence extraordinaire », explique un article de Science et Avenir de 2017.
