Autoroute A69 : en route vers un fiasco d’État ?
Auteurs : Vincent Doebelin, docteur en droit public et enseignant contractuel à l’Université de Haute-Alsace
Etienne Merle, journaliste
Relecteurs : Jean-Paul Markus, professeur de droit public, université Paris-Saclay
Maylis Ygrand, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Clara Robert-Motta, journaliste
Alors que plus de la moitié du chantier est déjà réalisée, les travaux de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse sont brusquement stoppés depuis le 27 février 2025. En cause ? Une décision du tribunal administratif de Toulouse qui annule l’arrêté préfectoral autorisant le projet. Un coup de tonnerre qui accentue le scénario d’un fiasco total pour l’État après des années de bataille judiciaire entre partisans et opposants de l’infrastructure.
La décision est sans doute difficile à avaler. Les réactions au vitriol des défenseurs de l’autoroute A69 qui doit relier Castres et Toulouse en témoignent. Le 27 février 2025, le tribunal administratif de Toulouse a annulé l’arrêté préfectoral d’autorisation de la construction, estimant que le projet ne répond pas à une “raison impérative d’intérêt public majeur” susceptible de justifier une autorisation en vue de déroger à l’interdiction de destruction de certaines espèces protégées (C. Envir., art. L. 411-1 et L. 411-2).
« Une situation ubuesque », a fustigé le ministre des Transports, Philippe Tabarot, dans l’hémicycle le 4 mars dernier, alors que le projet est au cœur de tensions depuis une vingtaine d’années. Même indignation du côté du sénateur centriste du Tarn, Philippe Folliot, qui s’inquiète dans un communiqué ...