Grèves : testez vos connaissances

Création : 6 février 2023
Dernière modification : 8 février 2023

Auteur : Jean-Philippe Siebert, master métiers de l’administration, Université de Haute-Alsace

Relecteur : Jean-Paul Markus, professeur de droit public, Université Paris-Saclay

Secrétariat de rédaction : Emma Cacciamani

En réponse à la réforme des retraites à venir, les grèves se multiplient. Entre principe de neutralité, continuité du service public et types de grèves arriverez-vous à corriger les erreurs juridiques ?

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Question 1/6

Les agents du secteur public peuvent-il se mettre en grève du jour au lendemain ?

  • A : Non, leurs syndicats doivent déposer un préavis de cinq jours
  • B : Oui, c’est leur droit
  • C : Non, sauf si la grève débute en même temps que leurs congés
  • D : Oui, à condition d’avertir le Préfet territorialement compétent

La grève d’agents publics est obligatoirement précédée d’un préavis de cinq jours. Il s’agit d’une information rédigée par les organisations syndicales et envoyée à l’administration pour l’avertir d’une grève à venir. Pendant cette durée de cinq jours, les organisations syndicales et l’administration doivent négocier pour essayer d’éviter la grève. Si le préavis n’est pas respecté, l’administration peut prendre des sanctions disciplinaires à l’encontre des agents grévistes. Durant certaines périodes tendues socialement, certains syndicats déposent des préavis chaque jour afin de permettre aux employés de se mettre en grève sans délai.

Question 2/6

Pourquoi certains agents publics sont-ils privés du droit de grève ?

  • A : Ils ont prêté le serment d’un service permanent
  • B : Ils ont l’obligation d’assurer la continuité de certains services publics
  • C : Ils ont un statut à part dans la Constitution
  • D : Ils ont des primes de présence en compensation

Le principe de continuité du service public a valeur constitutionnelle et garantit la préservation de l’intérêt général y compris en situation de grève. Certains services publics essentiels doivent conserver un fonctionnement efficace en permanence, ce qui a conduit à priver leurs agents du droit de grève. Parmi ces agents publics, on trouve notamment les militaires, les policiers, les gendarmes, les magistrats ainsi que les surveillants pénitentiaires.

Question 3/6

Qu’est-ce qu’une grève perlée ?

  • A : Une forme de cessation ou ralentissement du travail par intermittence
  • B : Un mouvement de colère dans les bijouteries
  • C : Une grève concernant un travailleur sur deux
  • D : Une grève mobilisant à la fois les patrons et les employés

La grève perlée, parfois appelée aussi grève du zèle, consiste en des arrêts de travail courts et répétés et des ralentissements concertés dans l’exécution des tâches. Elle n’a pas de définition officielle ni de qualification juridique en France. Les agents publics grévistes se voient retirer la rémunération équivalente à leur cessation d’activité.

Question 4/6

Quel mouvement social a abouti au retrait pur et simple d’une réforme des retraites ?

  • A : L'action “nuit debout”
  • B : La fronde contre le “plan Juppé”
  • C : Le mouvement des “gilets jaunes”
  • D : Les manifestations contre la “Loi Travail”

Alain Juppé, alors Premier ministre, a vu se déclencher un mouvement social d’ampleur en 1995 contre la réforme des retraites et de la sécurité sociale qu’il entendait faire passer. Le 24 novembre 1995, une dizaine de jours après l’annonce de la réforme, les grèves ont débuté et se sont rapidement multipliées. Après un premier recul partiel le 11 décembre 1995, Alain Juppé a retiré définitivement la réforme le 15 décembre 1995, au terme de ce qui reste l’une des mobilisations sociales les plus marquantes de l’histoire des mouvements sociaux en France.

Question 5/6

Qu’est-ce que le principe de neutralité du service public ?

  • A : L’obligation faite aux usagers du service public de dissimuler leurs convictions
  • B : La prise en compte du vote blanc des fonctionnaires
  • C : L'interdiction pour les agents publics d'exprimer leurs opinions y compris hors du service
  • D : Une garantie du traitement égalitaire de tous devant les services publics

Le principe de neutralité garantit que tous les usagers du service public seront traités de la même manière quels que soient leurs opinions, origines, genre, religion, etc. Ce principe implique que les agents des services publics peuvent librement exprimer leurs convictions en dehors du service (sauf certains cas) ; mais ils ne doivent pas, dans l’exercice de leurs fonctions, manifester leurs opinions qu’elles soient religieuses, philosophiques ou politiques, tant à l’égard des usagers que vis-à-vis de leurs collègues. Ils doivent encore moins agir dans leurs fonctions selon leurs convictions, ou celles des usagers. 

Question 6/6

Un maire peut-il utiliser son hôtel de ville pour y afficher des messages politiques ?

  • A : Oui, il est élu politique, donc il bénéficie de la liberté d’expression
  • B : Non, les moyens du service public ne doivent pas faire l’objet d’une utilisation à des fins politiques
  • C : Oui, à condition qu’il en informe les groupes d’opposition
  • D : Non, mais il peut payer les grévistes

Les moyens du service public ne peuvent faire l’objet d’utilisations à des fins politiques, de surcroît lorsqu’ils sont directement affectés au service public, ce qui les soumet au principe de neutralité. Aussi, la décision d’accrocher des banderoles partisanes sur la façade de l’hôtel de ville est illégale. Par ailleurs, un maire ne peut pas non plus soutenir des agents publics grévistes en les rémunérant, la loi le proscrit en droit de la fonction publique.

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