Vidéosurveillance : comment Vinci flique les agents de Lyon Saint‐Exupéry pour mieux les faire licencier
Auteur : Isabelle Jarjaille (Mediacités)
Le mot des Surligneurs : Pascal Caillaud, chargé de recherche CNRS en droit social à l’Université de Nantes
Cet article a été publié le 4 février 2025 sur le site de notre partenaire Mediacités et édité pour les lecteurs des Surligneurs.
Selon les informations de Mediacités, la justice prud’homale a condamné par cinq fois des sous-traitants de l’exploitant de l’aéroport lyonnais pour des licenciements « sans cause réelle et sérieuse ». Point commun entre ces affaires : l’usage par la filiale Vinci Airports d’images de vidéosurveillance.
Ces cinq dernières années, Mediacités a documenté à plusieurs reprises l’obsession pour la rentabilité de la société Aéroports de Lyon (ADL), filiale du groupe Vinci [lire notre dossier spécial].
Mais cette course effrénée vient de prendre une nouvelle tournure. Dans cinq jugements, dont le dernier date du 17 janvier 2025, révélés aujourd’hui par Mediacités, le conseil de prud’hommes de Lyon condamne trois sous‐traitants de l’aéroport Saint‐Exupéry, pour des licenciements jugés « sans cause réelle et sérieuse ». Ceux‐ci se fondaient notamment sur un usage abusif de la vidéosurveillance par les équipes de Vinci Airports.
À la lecture des jugements, on découvre que l’exploitant a utilisé ses caméras pour mettre la pression sur ses prestataires, alors qu’ADL cherche à tout prix à réduire les effectifs au sein de l’aéroport. Dans chacun des cinq jugements, le conseil de prud’hommes note...