Taxation des multinationales : l’amendement à 26 milliards d’euros est-il conforme au droit ?
Dernière modification : 17 novembre 2025
Auteur : Nicolas Turcev, journaliste
Relecteurs : Etienne Merle, journaliste
Alexandre Maitrot de la Motte, professeur de droit public à l’Upec
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Nicolas Turcev, journaliste
Défendu par le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, ce nouvel impôt inséré dans le budget 2026 vise à combattre l’évasion fiscale des grands groupes. Mais loin de renflouer les caisses de l’État, il devrait en réalité être inapplicable.
Il ne fait que quelques lignes, mais il donne du fil à retordre aux spécialistes les plus aguerris de droit fiscal international. Le 28 octobre, l’Assemblée nationale a adopté un amendement au projet de loi de finances visant à imposer les bénéfices des multinationales proportionnellement au chiffre d’affaires réalisé en France.
Porté par le député de La France insoumise Éric Coquerel, le texte vise à contrer « le transfert artificiel des bénéfices dans les paradis fiscaux », qui priverait chaque année la France de 36 milliards d’euros de recettes, selon l’exposé des motifs.
La méthode de calcul est en apparence limpide : « Si l’entreprise effectue 10 % de ses ventes en France, la France appliquera le taux d’impôt sur les sociétés [25 %, ndlr] sur 10 % des bénéfices », explique LFI. La mesure pourrait rapporter 26 milliards d’euros aux finances publiques,
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