Procès historique de TotalEnergies : le « greenwashing » sur le banc des accusés
Auteurs : Paul Morris, greffier au tribunal judiciaire de Paris
Philine Gougam, juriste en compliance
Relecteur.trices : Manon Scotte, doctorante en droit privé et sciences criminelles à l’université de Lille
Etienne Merle, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Nicolas Turcev, journaliste
Accusée de verdir sa communication sans pour autant réduire son empreinte carbone, TotalEnergies sera jugée le 5 juin 2025. Une première en France avec, en jeu, une décision qui pourrait faire date et poser les premières limites juridiques à la communication écologique des entreprises.
Le 5 juin 2025, un procès inédit s’ouvrira au tribunal judiciaire de Paris : pour la première fois en France, une multinationale est traînée devant la justice pour « greenwashing », ou écoblanchiment.
Dans le viseur : TotalEnergies, accusée par plusieurs ONG, dont Greenpeace France, d’avoir enjolivé son image écologique à coups de campagnes marketing trompeuses.
Mais que reproche-t-on précisément à la major pétrolière ? Et pourquoi ce procès pourrait-il faire jurisprudence ?
Habiller en vert ce qui reste fossile
Le greenwashing, ou écoblanchiment, consiste à utiliser des allégations environnementales infondées, trompeuses ou exagérées pour orienter les choix du consommateur vers une entreprise ou un produit prétendument vert. La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) rappelle que cette pratique vise à créer l’illusion d’un engagement écologique, sans qu’il soit suivi d’effets...