À quelques semaines du scrutin présidentiel américain, les attaques se font plus pressantes contre les candidats. Sur les réseaux sociaux, une séquence télévisée est reprise pour moquer l’utilisation supposée d’un téléprompteur de la candidate démocrate, Kamala Harris, lors d’une réunion publique à Las Vegas. Sauf que ce prompteur n’était pas destiné à la candidate à la présidentielle, mais au modérateur de la réunion, a expliqué la chaîne de télévision.

L’utilisation d’un téléprompteur pour aiguiller les politiques n’est pas une nouveauté en soi. En juillet 2022, Joe Biden s’était trompé et avait lu les instructions du téléprompteur (“Fin de la citation. Répétez la phrase”, avait-il récité lors d’une manifestation).

Ainsi, si utiliser un téléprompteur lors de manifestations est commun pour les politiques, le faire pendant les réunions publiques qui sont censées être une discussion avec les citoyens l’est moins.

À qui sert le téléprompteur sur la vidéo ?

Cette fois-ci, c’est la prestation de Kamala Harris lors d’une réunion publique — donc en présence de citoyens — à Las Vegas, le 10 octobre, qui a été pointée du doigt. C’est le compte de l’équipe de campagne de Donald Trump, Trump War Room, qui a partagé le premier une séquence d’une douzaine de secondes sur X où l’on voit Kamala Harris faire face à un citoyen ainsi qu’un téléprompteur à sa gauche.

Si ce premier compte avait agrémenté son partage d’un message plutôt sobre, mais suggestif “Le téléprompteur” accompagné d’un émoji avec deux yeux, les partisans de Trump n’ont pas manqué cette occasion de railler l’opposante de leur candidat. “Démasquée ! Kamala a été surprise en train d’utiliser un téléprompteur lors de sa réunion publique sur Univision !”, écrit notamment un activiste républicain sur X, suivi par l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani. Cette affirmation a été reprise par Donald Trump lui-même.

Des responsables de la chaîne de télévision hispanophone, Univision, qui a retransmis la réunion, ont rapidement démenti cette affirmation. En effet, s’il y avait bien un téléprompteur, il n’était pas pour Kamala Harris mais pour le modérateur.

“Le téléprompteur qui affiche un texte écrit en espagnol était un élément de soutien pour le modérateur de l’hôtel de ville, a écrit Daniel Coronell, président d’Univision News sur X. Je peux vous le dire en connaissance de cause, car j’étais responsable de l’émission télévisée.”

Le modérateur de la discussion, Enrique Acevedo, s’est lui-même exprimé sur X. “Le prompteur a affiché mon introduction (en espagnol), puis il est passé à la minuterie. Toute affirmation contraire est tout simplement fausse.”

Une utilisation répandue des téléprompteurs

C’est loin d’être la première fois où Kamala Harris est visée pour son utilisation de téléprompteur. Début octobre, la candidate avait déjà été moquée pour avoir hésité en répétant plusieurs fois un chiffre et improviser alors que son téléprompteur semblait avoir un temps de retard.

Pourtant, la pratique est on ne peut plus courante chez les démocrates comme chez les républicains. Donald Trump s’est déjà lui-même plaint de problèmes de téléprompteur comme à Las Vegas en juin dernier.

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