Peut-on acheter de la lessive avec les titres-restaurant, comme l’affirme Jean-Pierre Farandou ?
Auteur : Pascal Caillaud, chargé de recherche CNRS en droit social à l’université de Nantes
Relecteur : Nicolas Turcev, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Nicolas Turcev, journaliste
Source : Jean-Pierre Farandou, le 4 novembre 2025
Le ministre du Travail était invité sur France Inter, le 4 novembre, pour discuter de l’augmentation de la contribution patronale sur les compléments de salaire, prévue dans le prochain budget de la Sécurité sociale. Mais cette affirmation méconnait le droit… et fait l’impasse sur la responsabilité de l’État dans la bonne utilisation des titres-restaurant.
La lessive serait-elle devenue comestible ? Invité le 4 novembre par France Inter à présenter le projet de contribution patronale de 8 % sur les « compléments de salaire » (titres-restaurant, chèques-vacances, chèques-cadeaux et avantages sociaux et culturels financés par les CSE), prévue dans le budget 2026 de la Sécurité sociale, le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, explique que « le débat est légitime, d’autant qu’avec les Tickets restaurant, vous achetez de la lessive maintenant ».
Mais non seulement est-il interdit d’utiliser des titres-restaurant (c’est leur nom officiel) pour ce type d’achat, mais le non-respect des règles d’usage par certains commerçants de ce moyen de paiement relève des services de l’État.
Un avantage salarial facultatif depuis 1967
C’est l’ordonnance n° 67-830 du 27 septembre 1967 qui...
