Otages israéliens : le Hamas n’a-t-il vraiment libéré aucune femme ?
Auteur : Nicolas Kirilowits, journaliste
Relectrice : Clara Robert-Motta, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Clara Robert-Motta, journaliste
Source : Compte Facebook, le 13 octobre 2025
Le Hamas a libéré les vingt derniers otages encore en vie, le 13 octobre 2025. Alors qu’il s’agit exclusivement d’hommes, des internautes s’insurgent d’une absence de femmes parmi les libérés, estimant qu’il s’agit là d’une preuve qu’aucune d’entre elles n’aurait survécu. Le Hamas avait pourtant libéré 77 femmes vivantes durant deux trêves en novembre 2023 et en janvier 2025.
Le 13 octobre 2025, soit 738 jours après leur enlèvement, vingt otages détenus par le Hamas ont été libérés. Tous étaient des hommes. Ce détail genré n’a pas échappé aux réseaux sociaux.
Une publication Facebook, partagée des centaines de fois, déduisait notamment à ce sujet que « aucune femme n’a donc survécu à la sauvagerie des monstres palestiniens« . Une information qui pâtit d’un manque de contexte.
En effet, plusieurs femmes qui avaient été faites captives par le mouvement islamiste palestinien avaient déjà été libérées grâce à la mise en œuvre d’accords passés.
Deux trêves durant lesquelles les femmes et enfants étaient prioritaires
Le gouvernement israélien a publié sur son site la chronologie exacte des différentes libérations d’otages du Hamas. Aujourd’hui inaccessible, on retrouve une archive de la page qui avait été mise à jour le 22 juin 2025.
Selon le gouvernement israélien, à cette date-là, seule une femme était encore en captivité sur les 49 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre 2023. Il s’agit d’Inbar Hayman, dont la dépouille a été rapatriée en Israël ce 16 octobre 2025, comme l’a rapporté l’armée israélienne. Son décès avait été annoncé dès le mois de décembre 2023 par des médias nationaux : The Times of Israel, Haaretz.
Selon le gouvernement israélien, et plusieurs autres frises chronologiques publiées par Reuters, la RTBF ou encore France Info, les femmes ont été prioritaires lors des négociations de libération d’otages.
Entre le 24 et le 30 novembre, 81 otages ont été libérés dans le cadre d’une première trêve effective, soit quelques semaines après l’attaque du Hamas. Parmi eux, 68 personnes de sexe féminin (dont 25 mineurs).
À cet égard, Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, affirmait lors d’une conférence de presse qu’il était « souvent confronté à des décisions difficiles […] et à l’heure actuelle, nous pouvons obtenir la libération des nourrissons et des enfants, des mères et des femmes« .
Des libérations échelonnées dans le temps
S’ensuivra, plus d’un an plus tard, en janvier 2025, un nouvel accord de cessez-le-feu qui permettra, en différentes phases, la libération de plusieurs otages, dont neuf femmes, selon la page du gouvernement israélien. Par exemple, on compte quatre soldates israéliennes, libérées le 25 janvier, d’après cette publication du ministère des Affaires étrangères israélien.
Contacté par Les Surligneurs, le Forum des familles des otages, une organisation civile israélienne impliquée pour la libération des otages, recense 13 femmes parmi les 88 personnes décédées durant leur captivité à Gaza.
À en croire le site archivé du gouvernement israélien, 83 femmes ont été libérées vivantes (dont six à la suite d’une intervention de l’armée israélienne) et treize femmes ont été tuées lors de leur captivité et leurs corps ont été rendus. Contactés, le gouvernement et l’armée d’Israël n’ont pas répondu à nos demandes de précisions envoyées par mail.