Le pays de la poutine pris en chasse par le dirigeant Poutine. Ou du moins, en apparence. Selon plusieurs publications qui circulent sur les réseaux sociaux, le président russe aurait qualifié le Canada d’« État en faillite » et aurait averti les États-Unis de prendre garde à leur « voisin du Nord en cours d’effondrement ».

Ces déclarations attribuées au leader du Kremlin proviendraient d’un article de CBC News, le plus grand réseau de diffusion radio et télé du Canada, paru le 22 novembre 2025. « Des officiels russes relèvent l’effondrement de la qualité de vie au Canada, les flux d’immigration incontrôlés et l’incapacité du gouvernement à garantir l’ordre […] comme des signes que le pays entre dans une phase de ‘désagrégation systémique' », peut-on lire sur une capture d’écran accompagnée du logo de CBC News et supposée refléter le contenu de l’article.

Mais aucun article de CBC News contenant ces propos n’existe sur leur site internet. D’ailleurs, aucune des publications faisant référence à ces supposées déclarations de Vladimir Poutine ne dirige vers une URL appartenant au média canadien. Sur Instagram, un collectif de soutien à CBC dénonce une manipulation : « Ces images sont conçues pour ressembler à du contenu légitime de CBC, qui n’existe [pourtant] nulle part […], afin de persuader le public de croire à de fausses nouvelles. »

Pas de trace d’une déclaration

Même en dehors de CBC News, Les Surligneurs n’ont trouvé aucune trace d’une telle prise de parole du dirigeant russe. En temps normal, une déclaration politique aussi marquante devrait au moins être diffusée par les principales agences de presse du pays. La dernière déclaration publique de Vladimir Poutine portant sur le Canada date de 2023. Lors d’une allocution, l’ancien agent du KGB avait déclaré « traiter le Canada avec respect, surtout son peuple ».

La diffusion de la fausse déclaration du leader russe intervient alors que les Occidentaux tentent de s’accorder sur un plan de paix pour mettre un terme à la guerre en Ukraine. Réunis à Genève le 23 novembre, les alliés de Kyiv, Europe et États-Unis, ne sont pas immédiatement parvenus à s’entendre sur l’accord en 28 points proposé par le président américain Donald Trump.

Les discussions devraient se poursuivre jusqu’au 27 novembre, date butoir donnée par le leader républicain à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour se prononcer. D’ici là, les Européens et d’autres alliés, dont le Canada, qui vient de renforcer ses sanctions contre la Russie, espèrent renforcer les garanties de sécurité et d’indépendance pour l’Ukraine par rapport au plan Trump initial, jugé favorable au Kremlin.

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