Non, les parents divorcés ne devront pas verser de « compensation affective » en 2026
Dernière modification : 25 septembre 2025
Auteur : Guillaume Baticle, journaliste, doctorant en droit public à l’Université de Poitiers
Relecteur : Etienne Merle, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Guillaume Baticle, journaliste, doctorant en droit public à l’Université de Poitiers
Source : Compte TikTok, 20 septembre 2025
Depuis quelques jours, une vidéo virale assure qu’une « compensation affective » sera imposée aux parents divorcés dès 2026. Mais cette mesure n’a jamais existé : aucune loi ni projet ne la prévoit.
Une vidéo virale circule sur les réseaux sociaux affirmant qu’à partir de 2026, les parents divorcés devront verser une nouvelle somme d’argent appelée « compensation affective » au parent chez qui l’enfant réside majoritairement. Cette information est fausse.
Selon les images partagées, la mesure entrerait en vigueur en 2026 et concernerait les familles séparées dans lesquelles l’enfant passerait « plus de 60 % de son temps » chez l’un des deux parents. Cette « compensation affective » serait calculée en fonction de plusieurs critères : la fréquence des visites, l’implication du parent dans la vie scolaire ou encore le niveau de revenu.
Pour donner du crédit, la vidéo cite même un communiqué du ministère de la Justice et un prétendu relais par BFM TV.
Une intox sans fondement
Mais contrairement à ce qu’affirme la vidéo, aucun média n’a relayé une telle annonce. Ni BFM TV, ni aucun autre titre de presse, ni même le ministère de la Justice n’ont publié quoi que ce soit à ce sujet.
De plus, aucune proposition ni projet de loi n’existe en ce sens sur les sites officiels de l’Assemblée nationale ou du Sénat. Rien n’aurait d’ailleurs pu être voté à cette période, les vacances parlementaires ne se terminant qu’au début du mois d’octobre.
Autrement dit, et à l’image des multitudes d’annonces de ce genre : il s’agit de désinformation pure et simple jouant sur l’indignation des internautes pour générer des « clics ».
Les dispositifs qui existent réellement
En droit français, deux dispositifs financiers existent déjà après un divorce. La pension alimentaire, versée par un parent à l’autre afin de contribuer à l’entretien et à l’éducation de l’enfant. Son montant dépend des ressources du parent débiteur et des besoins de l’enfant.
La prestation compensatoire, qui n’a rien à voir avec les enfants : elle est versée entre ex-époux pour compenser une éventuelle disparité de niveau de vie créée par le divorce. Elle prend en compte la durée du mariage, l’âge et l’état de santé des époux, leurs qualifications, situations professionnelles et revenus.
Ces prestations peuvent, selon leur forme, être soumises à l’impôt. Mais aucune troisième prestation, ni « compensation affective » n’existe.