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Source : Central Intelligence Agency

Non, ce document ne prouve pas qu’Adolf Hitler était toujours en vie en 1955

Création : 27 mars 2025

Autrice : Maylis Ygrand, journaliste

Relectrice : Clara Robert-Motta, journaliste

Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun

Secrétariat de rédaction : Fanny Velay, journaliste stagiaire

Source : Compte Facebook, le 21 mars 2025

Selon certains internautes, des archives de la CIA révèleraient qu’Adolf Hitler était encore en vie en 1955. Mais ces documents n’apportent aucune preuve, contrairement à celles accumulées depuis plusieurs décennies, qui confirment sa mort dans son bunker en 1945.

Adolf Hitler aurait-il coulé des jours heureux sous le soleil sud-américain ? Selon certains internautes, le dirigeant nazi ne serait pas décédé dans son bunker en 1945, contrairement à la thèse jusque-là communément admise.

Une thèse qui aurait été révélée au grand jour à la suite de la déclassification des derniers documents relatifs à l’assassinat du président Kennedy. « Les archives déclassifiées confirment ce que beaucoup soupçonnaient : Hitler n’est pas mort en 1945, mais a bénéficié de complicités pour fuir et vivre caché en Amérique du Sud », argüe un internaute sur Facebook. « Preuve accablante », selon lui : « une photo de 1963 montre Adolf Hitler en compagnie de Phillip Citroën, ancien officier SS employé par les États-Unis en Patagonie ».

En réalité, ces documents, qui circulaient déjà en 2017, n’apportent aucune preuve tangible démontrant que le dictateur était encore en vie en 1955. À contrario, de nombreuses preuves confirment le fait qu’Adolf Hitler est mort dans son bunker en 1945.

Une rumeur en archives

C’est une mort qui n’a cessé de faire parler d’elle. Le mode opératoire, la date exacte, une possible fuite réussie face aux soviétiques, le décès d’Adolf Hitler ont nourri de nombreux questionnements au fil de l’histoire.

Dernières preuves en date : des archives de la CIA disponibles en ligne.

Pourtant, elles ne content qu’une rumeur. En 1955, un agent de la CIA identifié sous le nom de code CIMELODY-3 aurait été contacté par un ami. Ce dernier lui aurait affirmé qu’il connaissait un ancien soldat nazi du nom de Phillip Citroen, qui aurait rencontré Adolf Hitler en Amérique du Sud, après la Seconde Guerre mondiale.

Comme l’ont rapporté nos confrères de CBS News, au vu des documents fournis, il n’est pas possible d’affirmer que l’agent de la CIA aurait rencontré cette prétendue source. De plus, rien ne permet de dater ou d’authentifier la photographie que l’ancien soldat nazi aurait donnée pour prouver ses dires.

Enfin, selon un article du Daily Mail, la CIA, sceptique quant à cette affaire, l’a balayé en 1955. De hauts responsables ont ainsi écrit dans une lettre : « On estime que d’énormes efforts pourraient être consacrés à cette question, avec de faibles chances d’aboutir à quelque chose de concret. […] Par conséquent, nous suggérons que cette affaire soit abandonnée », ajoute-t-elle.

Des témoignages et une mâchoire

Quatre-vingts ans après la disparition du dictateur nazi, le mystère est levé quant à sa mort. De nombreux témoignages ont confirmé le fait qu’il s’était suicidé dans son bunker le 30 avril 1945.

De plus, en 2018, Philippe Charlier, médecin légiste français, lève les derniers doutes en analysant une partie de la mâchoire d’Adolf Hitler conservée à Moscou. Ses conclusions sont formelles : ce sont bien les restes du dictateur nazi et ce dernier est décédé en 1945.

À l’aune de toutes ces preuves, pourquoi les fantasmes concernant une potentielle fuite sur un autre continent persistent-ils ? Certainement, parce que les services secrets états-uniens ont en effet cherché pendant des années Adolf Hitler. Nullement parce qu’ils ne croyaient pas à sa mort mais parce que Staline avait certifié qu’il avait fui.

Les documents sur lesquels se basent les internautes avaient déjà fait l’objet de nombreuses théories en 2017 à la suite, également, d’une déclassification de documents concernant l’assassinat de JFK. Depuis, le médecin légiste, Philippe Charlier, a rendu des conclusions sans équivoque quant à la mort du dictateur nazi.