“Pas très glorieux pour la France cette expulsion déguisée”, écrit sur X l’ancien député européen Florian Philippot le 11 septembre dernier. L’homme politique évoque le départ du territoire français de l’ancien porte-parole de l’ambassade russe en France, Alexander Makogonov. Pour lui, c’est une expulsion décidée par la France et subie par la Russie et son agent diplomatique.

François Asselineau, président du parti pro-Frexit l’Union populaire républicaine, s’insurge lui aussi sur X : “un brillant francophone dont les arguments faisaient mouche sur BFMTV […] contraint de partir”. Il ajoute : “De facto, c’est une expulsion”. En source, ils évoquent un article du blog de Boris Karpov, blogueur pro-russe, connu de Conspiracy Watch. L’homme est connu pour diffuser de fausses informations en faveur de la Russie.

Sur Facebook, les internautes restent donc vigilants, ajoutant qu’aucune information n’a été confirmée côté français.

Non-renouvellement d’un titre de séjour

Après enquête, nous avons appris qu’Alexander Makogonov avait effectivement quitté le territoire français. Il ne s’agit cependant pas d’une expulsion, mais plus précisément d’une expiration de son titre de séjour. “Le Quai d’Orsay a notifié à l’ambassade de Russie en France le non-renouvellement du titre de séjour spécial, arrivé au terme des cinq ans, de monsieur Alexander Makogonov”, nous indique une source diplomatique.

C’est-à-dire que, contrairement aux cas où des agents diplomates sont officiellement déclarés persona non grata, comme ce fut le cas pour trois diplomates français au Burkina Faso en avril 2024, Alexander Makogonov n’a pas été répudié par la France.

Conformément au droit international et aux règles en matière diplomatique, il sera remplacé par un autre.“L’ambassade de Russie en France a été invitée […] à proposer un successeur. La France applique une stricte réciprocité avec la Russie en matière de titres de séjour pour les personnels diplomatiques”, ajoute notre source.

Alexander Makogonov faisait régulièrement l’objet de polémiques, niant publiquement, et à plusieurs reprises, la responsabilité russe dans des bombardements meurtriers contre des civils en Ukraine. Une pétition circulait sur Internet depuis février 2024 pour demander son expulsion.

Une erreur dans ce contenu ? Vous souhaitez soumettre une information à vérifier ? Faites-le nous savoir en utilisant notre formulaire en ligne. Retrouvez notre politique de correction et de soumission d'informations sur la page Notre méthode.