Non, ce bateau n’a rien à voir avec le projet Haarp et aucune vidéo ne prouve qu’il était dans le port de Sète

Une nouvelle fois, il est question de ce fameux bateau à l’allure énigmatique. « D’après les dires d’un ingénieur physicien de haut niveau, il s’agirait de générateur ELF (Extreme Low Frequency) autrement dit un #HAARP flottant. C’est ce même bateau qui était à Valence et qui est remonté sur le port de Sète », assurent plusieurs internautes sur X, Facebook ou encore Telegram. 

Selon eux, ce bateau serait un des éléments du projet Haarp (High frequency active auroral research program). Ce programme de recherche américain en Alaska fait l’objet de fantasmes autour de la manipulation du climat. Si ce programme Haarp existe bel et bien, il ne s’agit que d’un centre d’études sur la haute atmosphère.

En réalité, ce bateau n’a rien à voir avec le projet Haarp, c’est un navire-centrale qui produit de l’électricité appartenant à l’entreprise Karadeniz qui possède une large flotte de ce type de bateaux.

Ces géants des mers à l’allure si particulière sont régulièrement accusés de maux météorologiques. De la même manière que deux de ces navires ont été accusés de s’être rapprochés de Valence lors des inondations d’octobre 2024, l’un d’entre eux, le Karadeniz Powership Osman Khan, est désormais accusé de s’être dirigé vers le port de Sète.

Sauf que rien ne le prouve. Et les vidéos utilisées pour affirmer qu’un bateau de ce genre s’est rapproché des côtes sétoises sont toutes anciennes.

La vidéo originale date de 2016

L’une des vidéos partagées date de plus de huit ans. En effectuant une recherche Google image inversée, on retrouve exactement la même vidéo sur YouTube. Elle a été postée en octobre 2016.

Cette fois-ci, la qualité de l’image est bien meilleure et il n’y a plus de musique angoissante avec une ambiance apocalyptique. Seulement quelques bruits d’eau, de moteurs et un homme qui semble parler turc. On peut donc en déduire qu’il s’agit de l’originale. Le titre de la vidéo s’intitule : « Navire énergétique électrique Osman Khan, Karadeniz, Chantier naval TUZLA ».

Cette vidéo aurait donc été prise près du port de la ville turque de Tuzla, il y a au moins huit ans.

Le 8 novembre, sur X, une autre vidéo d’un homme affirmant qu’il a vu le bateau dans le port de Sète a beaucoup tourné. Mais problème : pour illustrer son propos, il utilise une autre vidéo d’un bateau centrale électrique. Il s’agit cette fois du Powership Onur Sultan, appartenant à la flotte du même armateur. Celle-ci a été publiée le 3 novembre sur Facebook par un autre internaute qui affirme, lui, que la scène se déroule en Italie.

Autrement dit, il n’y a aucune preuve filmée que l’un ou l’autre des deux bateaux centrales électriques se trouvent à Sète.

Selon les données disponibles du port de Sète sur une plateforme de suivi du trafic marin, aucun navire immatriculé Karadeniz Powership Osman Khan ou Onur Sultan n’y a été récemment annoncé. Contacté, le port n’a pas encore donné suite à notre demande.

Sur la plateforme Marine Traffic, le Karadeniz Powership Osman Khan a borné pour la dernière fois dans le golfe de Guinée, en 2019.

Grâce aux données de la même plateforme, il est possible de localiser l’autre navire identifié dans les vidéos, le Karadeniz Powership Onur Sultan. Il borne dans le chantier naval de Tuzla, en Turquie. Le 27 novembre au matin, il y était encore stationné. Selon les autres données disponibles sur la plateforme du trafic marin, il y était déjà le 16 octobre 2024.

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