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Mort de Rémi Fraisse : l’arrêt de la CEDH peut-il faire évoluer les techniques de maintien de l’ordre ?

Une personne tient une pancarte sur laquelle est écrit "Hommage à Rémi", lors d'une marche commémorative de Gaillac à Sivens, le 25 octobre 2015, pour Rémi Fraisse. (Photo : Remy Gabalda / AFP)
Création : 10 mars 2025

Auteur : Nicolas Turcev, journaliste

Relecteurs : Guillaume Baticle, doctorant en droit public, université de Poitiers

Vincent Couronne, docteur en droit européen, enseignant à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye

Clara Robert-Motta, journaliste

Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun

Secrétariat de rédaction : Maylis Ygrand, journaliste

Plus de dix ans après les faits, la juridiction européenne a jugé que la mort du militant écologiste, tué à Sivens par une grenade offensive, avait violé son droit à la vie. Si cette décision signe la fin probable du parcours judiciaire de cette affaire, peut-elle avoir une incidence plus large sur les règles d’engagement des forces de l’ordre ?

C’est une pierre de plus dans le jardin du maintien de l’ordre à la française. Le 27 février 2025, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la France pour violation du droit à la vie, protégé par l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme, dans l’affaire Rémi Fraisse.

Le militant écologiste de 21 ans avait été tué par une grenade offensive tirée par un gendarme, le 26 octobre 2014, alors qu’il participait à une manifestation contre le barrage de Sivens (Tarn) —  abandonné un an plus tard. Si la CEDH écarte toute irrégularité dans les procédures qui ont suivi le décès, elle affirme que la France est responsable de n’avoir pas suffisamment « garanti » la « protection » de la vie du jeune homme.

Les juges européens ont sanctionné les

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