Meta pouvait-il supprimer sans explication les comptes d’une sage-femme après un reportage sur l’IVG ?
Autrice : Affouet Rebecca Konan , étudiante en Master 2 droit du numérique à l’université d’Aix Marseille
Relecteurs : Philippe Mouron, professeur de droit privé à l’université d’Aix Marseille
Etienne Merle, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : Les Surligneurs collaborent avec Meta dans le cadre de son programme de fact-checking. Cet accord commercial n’a aucune influence sur nos analyses : nos contenus sont produits en totale indépendance, conformément à notre charte et aux standards IFCN/EFCSN.
Secrétariat de rédaction : Etienne Merle, journaliste
Source : ICI Hauts-de-France, le 31 octobre 2025
Une sage-femme de l’Aisne accuse la multinationale Meta d’avoir supprimé ses comptes Facebook et Instagram sans explication après avoir partagé un reportage dans lequel elle évoquait l’IVG médicamenteuse. Ses comptes ont depuis été rétablis, mais cet épisode pose une question plus large : la plateforme a-t-elle agi dans les limites que lui impose le droit ?
Censure, bug ou excès de zèle algorithmique ? Le 28 octobre, une sage-femme de l’Aisne intervient dans un reportage de France 3 Picardie pour expliquer pourquoi elle pratique l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse dans son cabinet.
Quelques minutes après avoir partagé le reportage sur ses réseaux sociaux, ses comptes Facebook et Instagram sont suspendus, sans explication claire. Elle dit avoir reçu, peu avant, plusieurs messages hostiles d’opposants à l’IVG, ce qui l’a conduite à soupçonner un possible signalement massif coordonné — une hypothèse plausible, mais non démontrée à ce stade.
Depuis, Meta a réexaminé son dossier et réactivé ses comptes. Cette issue favorable ne clôt pas pour autant les questions soulevées par cet épisode : comment une suppression aussi radicale peut-elle intervenir sans justification individuelle, alors même que le contenu partagé n’était pas illégal ? Et quelles obligations pèsent réellement sur les plateformes...

