Max Verstappen n’a jamais exprimé son opposition à un évènement en faveur de la communauté LGBT
Auteur : Nicolas Kirilowits, journaliste
Relectrice : Clara Robert-Motta, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Clara Robert-Motta, journaliste
Source : Compte Facebook, le 9 septembre 2025
L’équipe du champion néerlandais a démenti que Max Verstappen ait indiqué qu’il comptait boycotter la « F1 Pride Night », comme le rapportent des articles boostés à l’IA. Un événement qui, de toute façon, n’existe pas.
Lorsqu’une star planétaire, suivie, entre autres, par près de 16 millions de personnes sur Instagram fait des déclarations publiques sur un sujet sociétal, c’est peu dire que le symbole est fort. D’après des publications virales, le quadruple champion du monde de Formule 1, Max Verstappen, aurait exprimé son opposition à concourir à une course en faveur des droits LGBT : la F1 Pride Night.
« Sur la piste, l’accent doit être mis sur la course, pas sur le WOKE », aurait-il dit selon des publications en français et en anglais.
Mais le pilote Red Bull n’a jamais tenu de telles déclarations.
Aucune trace dans les médias
Premièrement, aucun média journalistique n’évoque une information semblable. Les publications qui prêtent ces propos à Max Verstappen relaient, en appui de leurs posts, des articles dont la sincérité paraît extrêmement fragile et boostés à l’intelligence artificielle. Pour l’un des articles, Decopy, un outil de détection de textes générés par l’intelligence artificielle, indique une probabilité de 91 % de chances que le texte ait été produit par une IA. Pour Copyleaks, cette probabilité atteint 100 %.
Outre le caractère de réalisation à l’aide d’un logiciel d’IA, le contenu n’est pas cohérent. Ainsi, alors que les publications datent de ce mois de septembre, l’article évoque à la toute fin, « la saison 2023 de F1 ». L’article affirme également que le pilote aurait fait cette déclaration « sur ses comptes officiels de médias sociaux », sans indiquer ni de lien ni de source précise. Malgré nos recherches sur les comptes Facebook, Instagram et X de l’intéressé, nous n’avons retrouvé aucune déclaration du genre.
« Max n’a jamais dit de telles choses », déclarait à cet égard Paul Smith, directeur de la communication de Red Bull Racing, à l’AFP. Contacté par Les Surligneurs, celui-ci n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
D’autres allégations du même acabit attribuées, dans les différents articles boostés à l’IA, au pilote britannique, Lewis Hamilton, sont infondées et ne se retrouvent pas sur ses réseaux sociaux. Au contraire, le pilote britannique a déjà porté le drapeau multicolore sur le casque en soutien à la cause LGBT.
Un événement qui n’existe pas
Autre point important : la « F1 Pride Night », comme évoquée par les publications, n’existe pas. Aucune course de ce genre n’est au programme du championnat du monde de Formule 1 ni cette année ni en 2023.
Une méthode trompeuse déjà employée et détectée il y a quelques semaines par l’Agence France Presse. Ainsi, au mois de juin, plusieurs publications sur les réseaux sociaux relayaient la prétendue objection du champion néerlandais, mais aussi de Novak Djokovic ou de Paul MacCartney, « à célébrer le mois des Fiertés ». Des citations inventées par des sites qui tentent de générer du trafic (et donc du revenu) sur leurs plateformes. Cette pratique est désormais connue sous le nom du slop, soit du contenu généré par IA de mauvaise qualité qui ne s’embarrasse pas de la véracité ou non des informations données.