Marine Le Pen fustige un « libre échange total » sans « aucune norme de sécurité », ce qui veut dire que « l’Union européenne met en œuvre la concurrence déloyale »
Dernière modification : 17 juin 2022
Auteurs : Frédérique Berrod, Antoine Ullestad et Louis Navé
Source : Débat présidentiel, 20 mars 2017, 23h
Au lieu de proposer de taxer les entreprises qui s’installent en Europe et qui revendent en France, ce qui est contraire au principe de libre circulation, mieux vaudrait, pour rendre impossible la concurrence déloyale, réfléchir à un socle européen de droits sociaux et à des éléments de convergence fiscale.
Dans l’imaginaire de Marine le Pen, l’UE ressemble à un espace sans frontières produisant de la concurrence déloyale.
Pourtant, le libre échange à l’intérieur de l’Union se fait, et ne peut se faire, qu’à des conditions élevées de sécurité. C’est aux États d’assumer sur ce plan leurs responsabilités (articles 36 et 52 TFUE pour les marchandises et les sociétés).
Les vicissitudes du partage des compétences ou des blocages politiques ne permettent pas toujours à l’Union de parer les effets négatifs d’un marché interconnecté et ouvert : les travailleurs détachés sont typiquement au cœur de tensions sociales dans les pays européens. Les conditions du détachement peuvent laisser se développer une concurrence qui devient déloyale si l’État d’accueil ne se protège pas, en imposant son salaire minimum par exemple, ce qui suppose d’en contrôler le respect.
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