Loi narcotrafic : l’extension des techniques spéciales d’enquête menace-t-elle nos libertés ?
Auteur : Etienne Merle, journaliste
Relecteurs : Jean-Baptiste Thierry, professeur de droit pénal à l’université de Lorraine
Maylis Ygrand, journaliste
Clara Robert-Motta, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Etienne Merle, journaliste
La proposition de loi narcotrafic vise à renforcer la lutte contre le trafic de stupéfiants en élargissant les pouvoirs des autorités judiciaires. Cependant, certaines dispositions suscitent des inquiétudes quant aux potentielles atteintes aux libertés individuelles, notamment en matière de surveillance. Quels sont les enjeux de ce texte pour nos droits fondamentaux ?
« Submersion », « Narcoracaille », « Mexicanisation », la surenchère sémantique autour du trafic de stupéfiants ne cesse de progresser. À écouter le gouvernement — en première ligne, les ministres de l’Intérieur, Bruno Retailleau et de la Justice, Gérald Darmanin — la France serait aux prises avec un péril majeur : celui du narcotrafic.
Si les experts s’accordent sur l’urgence d’agir, nombreux sont ceux qui réfutent cette dramatisation à l’extrême. C’est dans ce contexte qu’une nouvelle loi visant à lutter contre le trafic de drogue sera examinée en séance publique à l’Assemblée nationale à partir du 17 mars.
Porté par les sénateurs Jérôme Durain (Socialiste) et Étienne Blanc (LR), ce texte transpartisan a été adopté à l’unanimité au Sénat. Un gage de consensus ? Pas vraiment. Une partie de la gauche a...