Cette décision naît de plusieurs constats. En premier lieu, une concentration importante des médias, et la fragilisation de la presse indépendante : selon le rapport 2025 de Reporters Sans Frontières : « En France, une part significative de la presse nationale est contrôlée par quelques grandes fortunes. Une concentration croissante qui restreint la diversité éditoriale, accroît les risques d’autocensure et pose de sérieuses questions sur l’indépendance réelle des rédactions vis-à-vis des intérêts économiques ou politiques de leurs actionnaires. »

En parallèle, le système d’aides publiques qui soutient l’indépendance de la presse est aujourd’hui en voie de paralysie. En 2025, le Fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP) est gelé ; la Bourse pour les entreprises de presse émergentes ne sera pas instruite avant 2026. Ces décisions, discrètes, auront des effets durables sur les titres les plus fragiles.

Des voix alertent sur ce que représente cette crise de l’information. Un collectif de onze économistes – parmi lesquels Philippe Aghion et Joseph Stiglitz – a publié un rapport sur l’impératif économique d’investir dans les médias d’intérêt publics. Dans la tribune associée, les auteurs soulignent que « la crise mondiale de l’information représente une grave menace pour la prospérité économique et le progrès humain ». Ils y appellent les gouvernements du monde entier à reconnaître la valeur des médias d’intérêt général et à les défendre par des mesures politiques et financières. Ils rappellent notamment que « La Russie consacre à la désinformation et à la propagande, y compris pour du contenu destiné à l’étranger, au moins trois fois plus que ce que les plus grandes nations démocratiques du monde investissent en aide étrangère pour soutenir les médias libres et indépendants.» Ce constat ne relève plus de l’alerte abstraite : il touche notre capacité collective à exercer un débat démocratique réel.

Rejoindre Coop-Médias pour agir collectivement

C’est dans ce contexte que Les Surligneurs rejoignent Coop-Médias, aux côtés de plus de cinquante autres médias indépendants, aux lignes éditoriales variées, parmi lesquels Contexte, Mediapart, Brief.me, Vert … Nous retrouvons aussi nos camarades de la promotion Médianes 2025 (Disclose, MOB, Pioche!), avec lesquels nous avons déjà beaucoup appris — notamment que se serrer les coudes n’est pas une posture optionnelle, mais une nécessité vitale.

Pourquoi ce rattachement ? Parce que dans le monde des médias indépendants, le repli sur soi ne sauve rien. Il ne fidélise pas l’audience, il isole, il affaiblit. Coop-Médias incarne l’idée que le partage des outils et des savoirs, la solidarité entre rédactions, le soutien mutuel sont une force. Nous croyons que regagner la confiance des citoyen·nes, faciliter l’accès à une information pluraliste de qualité pour tous les publics, défendre la liberté de la presse — essentielle à la démocratie — et construire une solidarité réelle entre médias indépendants ne sont pas des slogans, mais les feuilles de route qui résonnent avec qui nous sommes.

Notre engagement pour la transparence et la redevabilité vis-à-vis de nos lecteurs

Regagner la confiance des citoyens, c’est l’une des quatre grandes missions de Coop-Médias. C’est aussi ce que nous cherchons à faire, chaque jour, chez Les Surligneurs. Et pour cela, notre travail de lutte contre la désinformation repose sur des critères de transparence particulièrement exigeants : nous sommes le seul média indépendant en France à être certifié selon les standards de l’EFCSN, le réseau européen des fact-checkers. Cela signifie que nous rendons publics la plupart de nos sources de financements, nos processus éditoriaux, nos méthodes de vérification et nos choix de publication. Cette exigence de rendre des comptes à nos lecteurs est au cœur de notre engagement. Rejoindre Coop-Médias, c’est donc continuer d’inscrire cette démarche dans un mouvement collectif qui vise à restaurer la confiance dans l’information et à réaffirmer que les médias ont un rôle d’intérêt général.

La rédaction n’a pas pris part à l’écriture de cet article.

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