Alors que les Français étaient appelés à voter ce dimanche 30 juin pour le premier tour des élections législatives, les résultats ont débouché sur un nombre record de triangulaires au second tour. Mais de quoi s’agit-il ?

Une triangulaire, c’est le scénario dans lequel trois candidats se retrouvent au second tour d’une élection. Ce n’est pas fréquent. Seules sont concernées les élections législatives et municipales qui se déroulent généralement en deux tours, à la différence des européennes où il n’y a qu’un tour et des présidentielles où, au second tour, ne peuvent s’affronter que deux candidats (article 7 de la Constitution).

Comment cela se produit-il ?

Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent recueillir les voix de 12,5% des inscrits sur les listes électorales. Souvent, seuls deux candidats atteignent ce palier, mais il arrive qu’ils soient trois. Il est arrivé que quatre candidats se hissent au second tour, aux élections de 1958, 1962, 1967 et 1973, quand le seuil pour y accéder était bien plus bas. Il n’existe pas de nombre maximum de candidats au second tour comme pour l’élection présidentielle.

Pourquoi ce phénomène s’est davantage produit lors de ces élections législatives ?

Les triangulaires se sont raréfiés du fait de la baisse de la participation. Aux dernières élections législatives, près de la moitié des électeurs ne se sont pas déplacés au premier tour. Le chiffre pris en compte pour se hisser au second tour étant celui des inscrits et non des votes exprimés, il est devenu difficile pour les candidats d’atteindre le seuil. Toutefois, la participation ce dimanche a atteint le taux de 67%, un record jamais atteint depuis 1981. Les triangulaires ont été bien plus nombreuses que d’ordinaire ce dimanche.

Lors des triangulaires, et pour des raisons de stratégie politique, certains candidats se désistent au second tour au bénéfice d’un autre candidat qui a plus de chances de l’emporter. Par exemple, il existe un accord entre le Nouveau Front Populaire et certains candidats macronistes selon lequel l’un des deux camps se désistera s’ils sont en triangulaire face à un candidat RN pour ne pas disperser les voix. De l’autre côté, le RN et Les Républicains, voire quelques candidats macronistes, pourront éventuellement conclure des accords similaires contre un candidat du Nouveau Front Populaire, ou particulièrement de la France Insoumise.

Mis à jour le 1er juillet 2024 à la suite des résultats du premier tour des élections législatives.

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