La motion de censure aurait-elle permis au gouvernement de faire adopter le budget par loi spéciale ?
Auteurs : Guillaume Baticle, journaliste, doctorant en droit public à l’Université de Poitiers
Etienne Merle, journaliste
Relecteur : Bertrand Léo-Combrade, professeur de droit public à l’Université de Poitiers
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Etienne Merle, journaliste
Source : Olivier Faure, le 16 octobre 2025
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a affirmé le 16 octobre 2025 que l’adoption de la motion de censure aurait offert au gouvernement la possibilité de faire passer le budget 2026 par une loi spéciale. Une déclaration ambiguë : si un tel mécanisme existe, il permet seulement de reconduire le budget de l’année précédente pour assurer la survie de l’état.
À dix-huit voix près. La motion de censure déposée par La France insoumise a échoué, 271 députés seulement l’ayant soutenue, loin de la majorité absolue. Le gouvernement Lecornu respire — pour l’instant.
Mais juste avant le scrutin, Olivier Faure, fidèle à sa ligne d’équilibriste entre opposition et responsabilité, a lancé une charge calculée devant la presse : « Il y a une formidable hypocrisie dans cet hémicycle. Tous celles et ceux qui vont voter la censure savent que si elle était votée, le gouvernement procéderait par loi spéciale et tout ce qu’ils prétendent combattre serait imposé aux Françaises et aux Français. » Autrement dit, voter la motion de censure, c’est faire le jeu du gouvernement et d’Emmanuel Macron.
Un renversement rhétorique qui dit beaucoup des tensions qui traversent la gauche. Tandis que tous les alliés du Nouveau Front populaire —
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