La France face au consentement : faut-il poursuivre celles et ceux qui se taisent ?
Dernière modification : 28 janvier 2025
Autrices : Clara Robert-Motta, journaliste
Avec Alicia Desbeux, M2 Droit pénal approfondi, université de Nancy
Clara Dirmann, M2 Droit pénal et politiques criminelles, université Paris-Nanterre
Claire Harion, M2 Droit pénal international et financier, université de Nancy
Relecteurs : Audrey Darsonville, professeure de droit pénal, université Paris-Nanterre
Etienne Merle, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Maylis Ygrand, journaliste
Lors de procès très médiatiques, comme celui de Gérard Depardieu ou de Christophe Ruggia, l’omerta qui règne parfois autour des faits d’agressions sexuelles et sexistes est souvent pointée du doigt. Si les agresseurs présumés sont souvent seuls sur le banc des accusés, la loi prévoit des sanctions, sous conditions, pour celles et ceux qui n’ont pas dénoncé des faits dont ils avaient connaissance.
La liste est longue, et les procès médiatiques s’enchaînent. Le 10 décembre 2024, le parquet de Paris a requis une peine de cinq ans d’emprisonnement dont deux ferme contre le réalisateur Christophe Ruggia, accusé d’agressions sexuelles sur l’actrice Adèle Haenel lorsqu’elle était mineure.
Quelques jours après la fin du procès, l’actrice s’est exprimée au micro de France Inter et a pointé du doigt la responsabilité du réalisateur, mais aussi des autres adultes présents sur le plateau : « Je suis la représentante de cette enfant qui a disparu, que personne n’a protégée ».
Quelques semaines plus tôt devait s’ouvrir le procès (reporté) de l’acteur Gérard Depardieu, poursuivi pour des faits d’agressions sexuelles sur un tournage en 2021. Un procès pour viols est envisagé contre lui à la suite d’une plainte de la comédienne...