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Procès de Marine Le Pen : notre dossier pour tout savoir avant le verdict

Marine Le Pen et Jordan Bardella à Matignon, le 16 décembre 2024. - Photo : Lou Benoist / AFP
Création : 28 mars 2025

La rédaction des Surligneurs 

Éditorial : Etienne Merle, journaliste, rédacteur en chef

Le 31 mars, le tribunal de Paris rendra son verdict dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national. Quelle que soit la décision, elle suscitera de vives critiques : relaxe, et la justice sera jugée laxiste ; condamnation, et les soutiens de Marine Le Pen crieront au « scandale démocratique ». Mais derrière les polémiques, il y a le droit. Les Surligneurs décryptent les enjeux d’un procès qui pourrait bouleverser la vie politique française.

Notre démocratie traverse une crise de confiance et chaque procès impliquant une personnalité politique en est un révélateur brutal. Entre critiques légitimes et attaques systématiques, la frontière devient floue, et la justice se retrouve prise dans un jeu dangereux.

Sarkozy condamné ? « Justice aux ordres ! » Relaxé ? « Privilèges des puissants ! » Bayrou acquitté ? « Système corrompu ! » Un appel du parquet ? « Acharnement ! » Peu importe le verdict, la décision sera instrumentalisée.

Le procès de Marine Le Pen suit le même schéma. Avant même le verdict, les juges sont déjà coupables. Peu importe leur décision : trop indulgents ou trop sévères, ils seront accusés d’être au service d’un agenda politique. Pire encore, certains responsables politiques – ministres en tête – n’hésitent plus à les qualifier d’antidémocratiques. Rien que ça !

Ces critiques ne sont pas toutes infondées. La justice, comme toute institution, n’est pas exempte de reproches : lenteurs procédurales, inégal accès aux recours, manque d’indépendance… Mais lorsqu’elle devient l’ennemi désigné à chaque décision, c’est l’équilibre de nos institutions qui vacille.

Jusqu’où laisserons-nous ces attaques se multiplier ? Qu’un procès crée des tensions, c’est dans l’ordre des choses. Mais que dire de ce sénateur centriste qui, à propos de la décision du tribunal administratif de Toulouse, sur le chantier de l’A69, a affirmé que les juges se sont substitués aux « élus détenant la légitimité du suffrage universel ». Du Trumpisme dans le texte.

Ces gesticulations détournent l’attention des vrais débats. Pourquoi tant de nos élus sont-ils rattrapés par la justice dans des affaires de probités ? Nos institutions sont-elles capables de faire face à ces fautes ? Nos élus et nos citoyens sont-ils suffisamment formés à ces questions ? Dans les pays scandinaves, souvent cités comme exemple en la matière, la transparence sur les notes de frais des élus a mené à des révélations politiques majeures. Faut-il s’inspirer ?

Autant de questions auxquelles Les Surligneurs tentent d’apporter des réponses. D’abord, en organisant un débat avec les meilleurs spécialistes du sujet, le 1ᵉʳ avril prochain. Ensuite, en publiant des analyses factuelles sur ces affaires. Car c’est bien là notre rôle, en tant que journalistes et chercheurs : expliquer, éclairer, pour mieux combattre les marchands de démagogie.

 

Jugement de Marine Le Pen, le jour d’après

 

Rendez-vous au Lucernaire (75015), le 1er avril 2025.

 

Les Surligneurs organisent un débat exceptionnel le mardi 1er avril, au lendemain du verdict de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires du FN. Trois scénarios sont possibles : relaxe, condamnation simple ou avec inéligibilité. Cette décision pourrait-elle l’écarter de la présidentielle ? Serait-ce un déni de démocratie ? Pour en débattre, trois experts seront présents : Camille Aynès maîtresse de conférence en droit public à l’université Paris Nanterre, Emmanuel Daoud avocat pénaliste chez Vigo et fondatrice de la société de conseil Probitas et référente déontologue des élus d’Est-Ensemble. Pour vous inscire cliquez ici (places limitées).


Affaire des assistants du RN : tout comprendre du procès

Photo : Emmanuel Dunand / AFP

 

Le 30 septembre 2024 s’est ouvert le procès dit « des assistants parlementaires du Rassemblement national ». Procédure, chefs d’accusation, inéligibilité, Les Surligneurs passent en revue les enjeux d’un procès majeur.


Les réquisitions contre Marine Le Pen démontrent-elles un procès politique ?

Gilbert Collard. Crédit : Anh De France (CC BY 2.0)

 

Après les réquisitions du procureur contre Marine Le Pen dans le cadre du procès des assistants parlementaires du FN, la députée affirme, tout comme de nombreuses personnalités politiques, qu’il s’agirait d’un procès politique. Or, en réalité, cela reflète la simple application de la loi.


Procès de Marine Le Pen : pourquoi la décision du Conseil constitutionnel ne changera rien

Marine Le Pen, le 22 janvier 2025. Photo : Thibaud Moritz / AFP

 

Marine Le Pen peut-elle vraiment être écartée de la présidentielle si elle est condamnée à une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire ? Alors que le Conseil constitutionnel examine une question prioritaire de constitutionnalité sur un cas qui semble similaire, certains y voient un espoir pour l’élue d’extrême droite. Mais juridiquement, ces deux affaires ne sont pas comparables.


Peut-on rendre inéligible à vie toute personne condamnée pour corruption, comme le propose Jean-Luc Mélenchon ?

MathieuMD / Wikimedia Commons / CC BY-SA 4.0

 

Telle que formulée par Jean-Luc Mélenchon, l’inéligibilité à vie pour tout fait de corruption serait doublement contraire à la Constitution : parce qu’elle est automatique et donc contraire au principe d’individualisation des peines. Et parce qu’elle pourrait être jugée disproportionnée.