Drapeaux en berne pour le pape François : hommage d’État ou entorse à la laïcité ?
Auteur : Guillaume Baticle, doctorant en droit public, université de Poitiers
Relecteurs : Clément Benelbaz, maître de conférences HDR en droit public à l’Université Savoie-Mont Blanc
Etienne Merle, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Etienne Merle, journaliste
Source : Pierre Ouzoulias, sénateur communiste, le 22 avril 2025
La décision du gouvernement de mettre les drapeaux en berne pour les obsèques du pape François a suscité l’indignation de certains élus au nom de la laïcité. Mais l’État a-t-il vraiment enfreint les principes de neutralité religieuse ?
La mise en berne des drapeaux français, annoncée par Matignon pour le samedi 26 avril, en hommage au pape François récemment décédé, a suscité critiques et interrogations sur le principe de laïcité.
Le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, dont la laïcité est le cheval de bataille, a rapidement dénoncé sur son compte X (anciennement Twitter) une « décision […] honteuse pour notre République laïque ». Mais les hommages institutionnels sont-ils pour autant contraires au principe de laïcité ? Cela dépend.
Tradition protocolaire pour les chefs d’État
« À la suite du décès du pape François, le gouvernement a décidé que les drapeaux devront être mis en berne sur les bâtiments publics le jour de ses obsèques solennelles », ont annoncé les services de Matignon. Cette pratique, largement symbolique, ne repose sur aucun texte juridique précis lorsqu’il s’agit de chefs d’État...