Grippe aviaire : non, l’exercice préparatoire prévu à New York n’a rien de prémonitoire

C’est l’une des théories les plus répandues ces dernières années sur les réseaux sociaux. L’industrie pharmaceutique, aidée par quelques leaders politiques corrompus et des grandes fortunes malintentionnées, organiserait l’éclosion de pandémies mondiales pour restreindre notamment les libertés des citoyens.

À ce sujet, Les Surligneurs avaient récemment démontré, dans cet article, que l’information selon laquelle Bill Gates avait prédit une épidémie de la variole du singe était fausse.

Aujourd’hui, c’est la grippe aviaire (aussi appelée H5N1) qui concentre les théories et sous-entendus les plus farfelues à en croire des internautes.

Se basant sur un diaporama qui aurait été présenté lors du Bird Flu Summit (Sommet sur la grippe aviaire), début octobre aux États-Unis, ils estiment “que BigPharma aime organiser des « simulations » avant l’événement réel”.

La source de ces supputations ? L’organisation prévue, le 21 octobre prochain, d’un exercice “grandeur nature” de gestion de crise de cas de grippe aviaire transmis à l’homme dans deux hôpitaux new-yorkais.

Un exercice parmi d’autres

Contacté par Les Surligneurs, le service de presse chargé de la santé et des hôpitaux de la ville n’a ni infirmé, ni confirmé la tenue de cet exercice. Toutefois, le logo présent sur le diaporama visible dans le post est bien celui du département de santé de New York. Aussi, le programme du Bird Flu Summit indique bien, le mercredi 2 octobre de 10 h 30 à 11 h 00, la tenue d’une conférence intitulée “Renforcer la préparation et la réponse des hôpitaux au virus H5N1”.

Une conférence présentée par Syra Madad, responsable de la préparation à la menace biologique des hôpitaux de New York. Contactée en vain par Les Surligneurs, Syra Madad se présente sur son blog personnel comme une spécialiste des réponses sanitaires relatives aux pandémies. Elle a travaillé notamment, peut-on lire, sur le virus Zika, Ebola, la variole du singe, le Covid-19, ou encore la rougeole.

Aussi quelques recherches sur le site Internet du département de santé et des hôpitaux de New York permettent rapidement de découvrir que la tenue d’exercice, ou de rendez-vous préparatoires à des crises sanitaires, est quelque chose de fréquent.

Le dernier en date concernait le virus de Marburg, une maladie proche d’Ebola, en août 2023. En voici d’autres exemples, en 2019 (ici et ici) ou encore en 2017. Syra Madad semble y participer la plupart du temps.

Or, comme le suggère l’internaute, la tenue de ces simulations a-t-elle précédé “l’événement réel” ? Non, ça n’a pas été le cas.

“Nous organisons, tout au long de l’année, des exercices de préparation à toute une série d’urgences potentielles auxquelles le système de santé pourrait être confronté, notamment les maladies transmissibles inhabituelles, le terrorisme ou des pannes d’électricité”, indique le service presse des hôpitaux de New York aux Surligneurs. “Ces exercices permettent au personnel soignant de mettre en pratique les compétences et les protocoles qui les aident à sauver des vies dans d’innombrables situations”, précise-t-il encore.

Se préparer pour mieux agir le cas échéant, c’est aussi, en résumé, l’argument qu’avait employé l’ONG américaine Nuclear Threat Initiative (NTI) pour défendre la tenue de son exercice sur la variole du singe en 2021 et dont nous vous parlions un peu plus tôt.

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