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Dissolution et inéligibilité : le calcul judiciaire derrière la stratégie politique de Marine Le Pen 

Marine Le Pen arrive au tribunal correctionnel de Paris pour son procès pour suspicion de détournement de fonds publics européens, à Paris, le 26 novembre 2024. Photo : Anne-Christine Poujoulat / AFP
Création : 4 septembre 2025
Dernière modification : 16 septembre 2025

Auteur : Etienne Merle, journaliste

Relecteurs : Jean-Baptiste Thierry, professeur de droit pénal à l’université de Lorraine.

Bertrand-Léo Combrade, professeur de droit public, université de Poitiers

Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun

Secrétariat de rédaction : Maylis Ygrand, journaliste

En exigeant une dissolution « ultra-rapide » de l’Assemblée nationale, Marine Le Pen cherche à s’imposer comme l’opposante principale au gouvernement Bayrou. Mais derrière ce mot d’ordre politique se cache peut-être un enjeu bien plus personnel : sa condamnation à l’inéligibilité avec exécution provisoire, qui la prive de toute candidature.

La contre-attaque a-t-elle une chance d’aboutir ? Les chroniqueurs de France Inter, Thomas Legrand et Patrick Cohen, ont annoncé leur intention de déposer plainte à la suite de la publication d’extraits vidéo de leur rencontre, le 7 juillet, avec deux cadres du Parti socialiste (PS).

La publication de ces images — réalisée sans contradictoire — par le média d’extrême droite l’Incorrect, le 5 septembre, a entraîné une vive polémique sur la partialité supposée des deux journalistes de l’audiovisuel public. Le jour même, France Inter a annoncé suspendre Thomas Legrand de ses fonctions à titre conservatoire. Dans la foulée, celui qui est aussi éditorialiste pour Libération a déclaré renoncer à animer son émission hebdomadaire sur la station.

Enregistré à son insu, le chroniqueur affirme dans la vidéo « fai[re] ce qu’il faut pour [Rachida] Dati, Patrick [Cohen] et

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