Depardieu condamné : qu’est-ce que la victimisation secondaire ?
Dernière modification : 15 mai 2025
Auteur : Paul Morris, greffier au tribunal judiciaire de Paris, enseignant à l’université de Picardie
Relecteurs : Guillaume Baticle, doctorant en droit public, université de Poitiers
Jean-Baptiste Thierry, professeur de droit pénal à l’université de Lorraine
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Léocadie Petillot, juriste et journaliste en formation au CFJ
Gérard Depardieu a été condamné le 13 mai 2025 à une peine avec sursis pour agressions sexuelles et devra verser 1 000 euros à chacune des deux victimes pour « victimisation secondaire ». Entre respect de la dignité des victimes et potentielles limites posées aux droits de la défense, cette notion ravive le débat.
Le 13 mai 2025, Gérard Depardieu a été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur deux femmes lors du tournage du film Les Volets verts.
Mais un élément de la condamnation a particulièrement retenu l’attention des acteurs du monde judiciaire. Le comédien a été condamné à verser 1000 euros de dommages et intérêts à chacune des deux victimes au titre de la victimisation secondaire. La défense de Gérard Depardieu a été particulièrement virulente envers les plaignantes, et ce dernier en a fait les frais.
Qu’est-ce que c’est que cette « victimisation secondaire » et dans quelle mesure peut-elle constituer un frein au droit de la défense lors d’un procès ? Explications.
La victimisation secondaire, qu’est-ce que c’est ?
Cette notion désigne le traumatisme additionnel subi par une personne déjà victime d’une infraction, en raison des réactions inappropriées lors des procédures judiciaires. La Cour européenne des
...