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Critères de priorisation dans les hébergements d’urgence : un malaise juridique

Crédit : Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP
Création : 11 avril 2025

Autrice : Maylis Ygrand, journaliste

Relecteur et relectrice : Jean-Paul Markus, professeur de droit public, université Paris-Saclay

Clara Robert-Motta, journaliste

Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun

Secrétariat de rédaction : Clara Robert-Motta, journaliste

Face à un hébergement d’urgence saturé, une quarantaine d’associations accusent l’État de ne pas mobiliser les moyens nécessaires pour garantir l’inconditionnalité du droit d’accès à l’hébergement d’urgence. Une carence qui conduit les préfets à instaurer des critères d’entrée dont la légalité est contestée.

Voilà le « retour des beaux jours ». Mais pour les Français les plus défavorisés, la réalité est tout autre. Le 31 mars a marqué la fin de la trêve hivernale et, avec elle, la levée de la suspension des expulsions locatives.

Une première épreuve dans le chemin de croix du sans-abrisme. Il conduira certaines personnes expulsées à demander de l’aide à l’État pour les héberger. Alors que ce dernier est tenu par la loi de garantir un accès à un hébergement d’urgence, tous n’auront pas cette chance et certains seront même hiérarchisés en fonction de leur vulnérabilité.

Selon le 30e rapport sur l’état du mal-logement en France, chaque soir, entre 5 000 et 8 000 personnes se voient refuser tout hébergement d’urgence, faute de places. Et ce, sans compter la grande partie des personnes sans-abris qui ne tentent même...