Critères de priorisation dans les hébergements d’urgence : un malaise juridique
Autrice : Maylis Ygrand, journaliste
Relecteur et relectrice : Jean-Paul Markus, professeur de droit public, université Paris-Saclay
Clara Robert-Motta, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Clara Robert-Motta, journaliste
Face à un hébergement d’urgence saturé, une quarantaine d’associations accusent l’État de ne pas mobiliser les moyens nécessaires pour garantir l’inconditionnalité du droit d’accès à l’hébergement d’urgence. Une carence qui conduit les préfets à instaurer des critères d’entrée dont la légalité est contestée.
Voilà le « retour des beaux jours ». Mais pour les Français les plus défavorisés, la réalité est tout autre. Le 31 mars a marqué la fin de la trêve hivernale et, avec elle, la levée de la suspension des expulsions locatives.
Une première épreuve dans le chemin de croix du sans-abrisme. Il conduira certaines personnes expulsées à demander de l’aide à l’État pour les héberger. Alors que ce dernier est tenu par la loi de garantir un accès à un hébergement d’urgence, tous n’auront pas cette chance et certains seront même hiérarchisés en fonction de leur vulnérabilité.
Selon le 30e rapport sur l’état du mal-logement en France, chaque soir, entre 5 000 et 8 000 personnes se voient refuser tout hébergement d’urgence, faute de places. Et ce, sans compter la grande partie des personnes sans-abris qui ne tentent même...