Condamnation de Nicolas Sarkozy : l’exécution provisoire menace-t-elle vraiment la présomption d’innocence ?
Auteur : Etienne Merle, journaliste
Relecteur.trices : Audrey Darsonville, professeur de droit privé et sciences criminelles à l’Université Paris-Nanterre
Jean-Baptiste Thierry, professeur de droit pénal à l’Université de Lorraine
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Etienne Merle, journaliste
Source : Marine Le Pen, le 25 septembre 2025
Au lendemain de la condamnation de Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen dénonce une « généralisation » de l’exécution provisoire, qu’elle juge dangereuse pour la présomption d’innocence. Mais ce mécanisme reste une exception prévue par la loi, votée par le Parlement et validée par le Conseil constitutionnel.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans d’emprisonnement ferme, avec mandat de dépôt à effet différé, ainsi qu’à une amende de 100 000 euros et à cinq ans d’inéligibilité.
Le parquet national financier a confirmé que l’ancien président devrait être emprisonné dans les prochaines semaines, malgré l’appel annoncé. Cette décision s’explique par un mécanisme juridique : l’exécution provisoire, qui rend certaines peines applicables immédiatement même en cas de recours.
Marine Le Pen s’est aussitôt insurgée sur le réseau social X : « La négation du double degré de juridiction par la voie de la généralisation de l’exécution provisoire par certaines juridictions représente un grand danger, au regard des grands principes de notre droit, au premier rang desquels se trouve la présomption d’innocence », écrit celle qui...