Des feux d’artifice à Sydney tirés seulement quelques heures après la fusillade qui s’est déroulée du côté de Bondi Beach seraient-ils liés à l’événement ? C’est ce qu’affirment plusieurs publications sur X ou Facebook, dans différentes langues. « Selon des informations, des islamistes ont déclenché des feux d’artifice à Sydney pour célébrer l’attaque terroriste contre la célébration de Hanoukka à Bondi Beach », avance un internaute sur X.

Jointe à son post, une vidéo sur laquelle on constate que plusieurs feux d’artifice sont tirés, de nuit. Celle-ci a été vue plusieurs dizaines de milliers de fois et est devenue virale tant en Inde, qu’en France ou encore aux États-Unis, comme on le remarque par les engagements engendrés par les publications.

L’attentat antisémite dont il est question s’est déroulé le 14 décembre à Bondi Beach, en Australie. Deux hommes armés ont ciblé la foule présente ce jour-là pour le début de Hanouka, une fête juive. Ils ont tué 15 personnes et 42 autres ont été blessées. Mais qu’en est-il vraiment de ces feux d’artifice présentés comme une célébration de ce drame sur les réseaux sociaux ? En réalité, c’est faux.

Une fête de Noël dans la banlieue sud de Sydney

Ces feux d’artifice n’ont rien à voir avec la fusillade survenue le matin même. Dès les premières publications reprenant cette vidéo, des internautes ont d’ailleurs tenté de rétablir la vérité face à cette rumeur qui prenait de l’ampleur sur les réseaux sociaux. « Ça se passe à Padstow, lors d’un concert de chants de Noël… Diffuser sciemment de fausses informations pour inciter à la haine, c’est dégoûtant. Tu devrais avoir honte », a commenté l’un d’eux.

Effectivement, en faisant quelques recherches, on constate qu’un feu d’artifice a eu lieu ce 14 décembre à Padstow, une banlieue du sud-ouest de Sydney. Mais, il était prévu bien avant l’attaque.

La ville, Canterbury Bankstown, avait annoncé l’événement en amont sur son site web, tout comme le Rotary Club du quartier, organisateur de l’événement. « Rejoignez-nous pour notre célébration annuelle de Noël à Playford Park », est-il écrit. Au programme : barbecue, food trucks, chants de Noël, artistes… Et comme confirmation : « La finale sera un feu d’artifice à 21 heures. » Plusieurs vidéos de l’événement ont d’ailleurs été partagées sur les réseaux sociaux par des personnes présentes sur place.

On remarque que les feux d’artifice filmés sont très similaires à ceux devenus viraux sur les réseaux sociaux, notamment avec ces points lumineux rouges, suivis de verts qui se divisent dans le ciel.

Les tireurs probablement « motivés par l’idéologie de l’État islamique »

Le club n’a, sur les réseaux sociaux, ni positionnement antisémite ni positionnement islamiste. Il s’agissait donc d’une fête de Noël qui avait pour but de rassembler les membres du Rotary Club et n’avait rien à voir avec l’attentat antisémite qui, selon le Premier ministre australien, aurait été « motivé par l’idéologie de l’État islamique. »

Le fils était visé par une enquête, en 2019, car il était soupçonné d’être lié à deux membres de l’État islamique, selon les enquêteurs. D’après les premiers éléments, deux drapeaux du groupe djihadiste et du matériel explosif ont été retrouvés dans la voiture des assaillants hier mais ils auraient agi seuls. Toutefois l’enquête suit toujours son cours afin de comprendre plus clairement les motivations des tireurs, et les personnes qui pourraient être impliquées.

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