Mohamed Hassan via Pixabay

Attention à cette arnaque qui vous fait miroiter une tente gratuite

Création : 5 août 2024

Auteur : Antoine Mauvy, étudiant en droit à Paris II Panthéon-Assas

Relecteur : Etienne Merle, journaliste 

Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun

Secrétariat de rédaction : Antoine Mauvy, étudiant en droit à Paris II Panthéon-Assas

Source : Compte Facebook, 29 juillet

Un compte Facebook prétend travailler pour les services de Decathlon et propose de gagner une tente gratuitement. La publication est en fait une arnaque qui cherche à récupérer vos coordonnées bancaires.

L’été bat son plein, accompagné de ses chaleurs caniculaires. Un contexte propice a l’envie d’aller bivouaquer avec une tente à la montagne, à la recherche d’un peu de fraîcheur. Et les arnaqueurs l’ont compris : il y a un coup à jouer. 

Un compte Facebook, via une publication datant du 29 juillet 2024, propose à ses visiteurs de recevoir “1 tente par foyer en France pour se débarrasser des excédents”, en se présentant comme le groupe Decathlon. 

En d’autres termes, l’enseigne spécialisée dans le sport souhaiterait se débarrasser des tentes invendues en les offrant à toute personne qui en fait la demande. La publication Facebook relaye donc un lien, censé renvoyer au site Internet officiel de la marque, pour pouvoir bénéficier de l’offre. 

Un montage grossier

Répondez à quelques questions et voyez si vous êtes éligible”, enchaîne le compte Facebook. Mais rapidement, quelque chose ne tourne pas rond. D’abord, sur l’image illustrant le post, nous distinguons clairement un montage grossier : la femme a été incrustée sur l’image et la teinte de la lumière qui se reflète sur les tentes empaquetées ne concorde pas à celle du reste du magasin. 

S’ajoute à cela un découpage approximatif des doigts de la jeune femme lors de ce montage, ainsi que l’ajout imparfait du logo “Decathlon” en bas à gauche de sa tenue de travail. Cette tenue n’est d’ailleurs pas celle portée par les véritables vendeur.euses de Decathlon. 

Ensuite, si nous cliquons sur le lien de présent sur la publication, nous sommes renvoyés vers un site au nom de domaine inconnu, “kabulio.fr”. Une rapide recherche sur le site “Scam Adviser” nous indique que ce nom de domaine n’est pas fiable. Plus de doute, cette publication n’a pas pu être mise en ligne par les services de Decathlon. La question de la malveillance se pose alors. 

Une arnaque aux coordonnées bancaires

Mais s’il y a une arnaque, comment fonctionne-t-elle ? Pour le savoir, il faut suivre les instructions de la publication. 

Après quelques questions personnelles, il nous est demandé d’ouvrir des petites boîtes de cadeaux, pour tenter de remporter la tente. Nous avons trois chances et, comme par hasard, nous gagnons systématiquement au bout de la deuxième ouverture. 

Source : Capture d’écran du site malveillant

 

Après ce petit jeu, il nous est demandé de payer un euro pour financer les frais de livraison de la tente. Bien que ce coût puisse paraître dérisoire et nous faire dire qu’il ne peut s’agir d’une escroquerie, il est important de noter que la communication des coordonnées bancaires permet aux arnaqueurs de les réutiliser par la suite. Ainsi, le préjudice peut être multiplié.

Ce type d’arnaque porte un nom : un “scam” (“arnaque” en anglais) dit “419” ou “4-1-9”.

Les malfaiteurs jouent sur l’appât du gain pour pousser les internautes à divulguer leurs coordonnées bancaires. En réalité, les malfrats gardent ses informations pour les utiliser à l’insu de leurs victimes quelques jours ou quelques semaines après l’arnaque. 

Un fléau qui se développe

Ainsi, si une attention minutieuse permet de reconnaître la supercherie, la cybercriminalité est toujours un fléau qui se développe en France. 

Elle a déjà touché 9 français sur 10 selon le communiqué de presse du dernier rapport sur le sujet du ministère de l’Intérieur, datant du 30 juillet 2024,. “Au total, au cours des 5 dernières années, de 2019 à 2023, une augmentation de 40 % des infractions numériques a été constatée”, précise le dossier, avant d’indiquer que 278 703 infractions ont été recensées en 2023. 

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