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Le devoir de vigilance à l’épreuve de la justice : comment la peur du contentieux façonne la politique européenne

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'exprime lors d'un débat sur la préparation de la réunion du Conseil européen, au Parlement européen à Strasbourg, dans l'est de la France, le 22 octobre 2025. Photo : Frederick Florin / AFP
Création : 24 octobre 2025

Auteurs : Solweig Peron Redon, étudiante en Master droit européen à l’Université Paris Est Créteil

Etienne Merle, journaliste

Relecteurs : Sarah Auclair, doctorante en droit public à l’Université Paris Est Créteil

Vincent Couronne, docteur en droit européen, enseignant à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye

Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun

Secrétariat de rédaction : Etienne Merle, journaliste

Rejeté de justesse par le Parlement européen, le compromis sur la directive « devoir de vigilance » illustre les fractures politiques ouvertes par le Green Deal. Mais derrière ce bras de fer partisan se joue un autre combat : celui du champ d’action du politique face à la montée de la justice climatique.

Tout semblait ficelé. Le 13 octobre 2025, la commission des affaires juridiques du Parlement européen a adopté, à la majorité du PPE, de Renew et des Socialistes et démocrates (S&D), un compromis sur la directive « devoir de vigilance » (CS3D), censé rendre les grandes entreprises plus responsables des atteintes aux droits humains et à l’environnement dans leurs chaînes de valeur.

Présenté comme un « paquet de simplification », le texte allégeait les obligations des grandes entreprises, au nom de la compétitivité et de la stabilité législative – un net recul, selon ses détracteurs, par rapport à la version de 2024, qui faisait du devoir de vigilance l’un des piliers du Green Deal, ce « pacte vert européen » qui doit conduire le continent vers la neutralité carbone d’ici 2050.

Mais à Strasbourg, le 22 octobre, tout a vacillé. À bulletin secret, neuf voix

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