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Réforme des retraites : pourquoi l’Assemblée nationale ne peut pas l’abroger d’elle-même ?

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'adresse aux députés à l'Assemblée nationale, à Paris, le 14 octobre 2025. Photo :Thomas Samson/ AFP
Création : 15 octobre 2025
Dernière modification : 16 octobre 2025

Auteur : Guillaume Baticle, journaliste, doctorant en droit public à l’Université de Poitiers

Relecteurs : Bertrand-Léo Combrade, professeur de droit public à l’Université de Poitiers

Etienne Merle, journaliste

Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun

Secrétariat de rédaction : Etienne Merle, journaliste

Suspension, motions de censure et appels à l’abrogation : la réforme des retraites revient hanter le gouvernement. Pourtant, même majoritaire, l’opposition ne peut pas la supprimer seule. Derrière l’impuissance apparente des députés se cachent deux verrous : l’un politique, le Sénat ; l’autre constitutionnel, l’article 40.

Après le discours de politique générale de Sébastien Lecornu, le Palais-Bourbon retient son souffle. À quelques heures du vote des motions de censure, le sort du nouveau Premier ministre se joue à une poignée de voix. Pour éviter que le Parti socialiste ne fasse basculer le scrutin, Sébastien Lecornu a concédé une suspension de la réforme des retraites jusqu’au 1er janvier 2028.

Ce totem du second quinquennat macroniste, adopté dans le fracas du 49.3 et après des semaines de mobilisation sociale, pourrait offrir un répit — fragile — au gouvernement. Mais l’équilibre est précaire : les socialistes hésitent, le centre s’agace, et les Républicains murmurent leur frustration. Le siège du Premier ministre tient à vingt-cinq voix.

Depuis l’adoption de la loi Borne allongeant

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