La dernière chance. À la suite de la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire dite des financements libyens, le 25 septembre 2025, Emmanuel Macron aurait, selon certains internautes, gracié l’ex-chef de l’État.

Ce mécanisme, réservé au seul usage du président de la République, est prévu à l’article 17 de la Constitution. Il permet de dispenser une personne de tout ou partie de sa peine. Dans ce cas, Nicolas Sarkozy pourrait potentiellement échapper à la prison.

« Ben voyons entre potes pourquoi pas c’est trop facile », s’énerve un internaute. « Bonne nouvelle », applaudit un autre.

Mais si certains politiques, comme le sénateur républicain Stéphane Le Rudulier, appellent à gracier Nicolas Sarkozy, rien ne permet d’affirmer qu’Emmanuel Macron lui a effectivement accordé sa grâce.

Un compte satirique

Tout semble être parti… d’une blague. Inscrit sur une des publications relayées sur les réseaux sociaux, un logo a mis Les Surligneurs sur la piste. Cette lettre « P » renvoie au compte X parodique “Pediavenir”. Et, en effet, ce dernier a publié le 26 septembre 2025 sur son fil : « ALERTE INFO – Emmanuel Macron accorde la GRÂCE présidentielle à Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République n’ira PAS en prison. »

Si ce compte précise qu’il publie de « la désinformation en temps réel », ce n’est pas le cas des internautes qui ont partagé la supposée information. Les posts de ces derniers sont donc trompeurs.

Une vidéo, qui affirme que « Macron va utiliser sa grâce présidentielle pour innocenter Nicolas Sarkozy », circule également sur les réseaux sociaux. Bandeau bleu, images d’illustrations, voix off, cette dernière reprend certains codes médiatiques. Mais pour ce qui concerne des sources, la vidéo reste vague et se limite à dire que l’information viendrait de « plusieurs sources ».

L’absence de communiqués

Pour cause, aucune preuve ne semble exister quant à une grâce présidentielle accordée par Emmanuel Macron à Nicolas Sarkozy. Certes, les décrets de grâce ne sont pas publiés au Journal officiel, mais il semblerait étonnant que cela soit passé sous les radars médiatiques.

Aucun communiqué de l’Élysée, aucune publication d’Emmanuel Macron sur ses réseaux sociaux, rien ne semble confirmer l’existence de cette prétendue grâce.

Seule réaction du chef de l’État quant au procès de Nicolas Sarkozy : un rappel quant à l’État de droit comme socle de notre démocratie.

D’ailleurs, dans une interview au JDD, Nicolas Sarkozy a soutenu ne pas vouloir bénéficier de cette dernière. Comme le rappelle le site du service public, à la différence d’une amnistie, une grâce n’efface pas la condamnation du casier judiciaire. Or, Nicolas Sarkozy veut, selon ses mots, faire reconnaître son « honnêteté ». Demander la grâce présidentielle reviendrait donc pour lui à un aveu de culpabilité. De quoi un peu plus taire la rumeur d’une prétendue grâce présidentielle.

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