Sarkozy-Kadhafi : ce qu’il faut savoir avant le jugement dans l’affaire du financement libyen
Dernière modification : 25 septembre 2025
Auteur : Etienne Merle, journaliste
Relecteurs : Jean-Baptiste Thierry, professeur de droit pénal à l’Université de Lorraine
Jean-Paul Markus, professeur de droit public à l’université de Paris Saclay
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Etienne Merle, journaliste
Ce 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris doit rendre son jugement dans l’affaire dite « du financement libyen ». Nicolas Sarkozy encourt jusqu’à dix ans de prison. À la veille du jugement, voici ce qu’il faut savoir pour tout comprendre : les délits reprochés, les preuves et contre-preuves, les scénarios possibles. Bref, les faits avant la tempête médiatique annoncée.
Le 27 mars dernier, le parquet national financier (PNF) a requis sept ans d’emprisonnement ferme et cinq ans d’inéligibilité contre Nicolas Sarkozy. Les magistrats du parquet ont employé des mots rares dans une salle d’audience, estimant que les accusés avaient commis un « pacte de corruption inconcevable, inouï, indécent ».
Pourquoi une telle sévérité ? Parce que le PNF estime que la campagne présidentielle de 2007 aurait été financée en partie par des fonds libyens, c’est-à-dire par un État étranger. Autour de l’ancien président, plusieurs proches comparaissent : Claude Guéant, son ancien secrétaire général à l’Élysée ; Brice Hortefeux, ex-ministre de l’Intérieur ; Éric Woerth, trésorier de campagne à l’époque. Chacun est poursuivi pour des infractions distinctes, allant de la corruption au blanchiment.
Les incriminations retenues
L’affaire met en jeu des qualifications juridiques parfois obscures pour le grand public.