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Dissolution et inéligibilité : le calcul judiciaire derrière la stratégie politique de Marine Le Pen 

Marine Le Pen arrive au tribunal correctionnel de Paris pour son procès pour suspicion de détournement de fonds publics européens, à Paris, le 26 novembre 2024. Photo : Anne-Christine Poujoulat / AFP
Création : 4 septembre 2025

Auteur : Etienne Merle, journaliste

Relecteurs : Jean-Baptiste Thierry, professeur de droit pénal à l’université de Lorraine.

Bertrand-Léo Combrade, professeur de droit public, université de Poitiers

Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun

Secrétariat de rédaction : Maylis Ygrand, journaliste

En exigeant une dissolution « ultra-rapide » de l’Assemblée nationale, Marine Le Pen cherche à s’imposer comme l’opposante principale au gouvernement Bayrou. Mais derrière ce mot d’ordre politique se cache peut-être un enjeu bien plus personnel : sa condamnation à l’inéligibilité avec exécution provisoire, qui la prive de toute candidature.

La dissolution, c’est maintenant ! Alors que le destin du gouvernement Bayrou semble scellé à l’approche du vote de confiance du 8 septembre, le Rassemblement national presse Emmanuel Macron d’enclencher une dissolution de l’Assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections.

Porté par des sondages favorables, le RN espère surfer sur cette dynamique pour s’imposer aux législatives et contraindre le président à nommer un Premier ministre issu de ses rangs. « Jordan [Bardella] et moi-même appelons à une dissolution ultra-rapide parce que la réalité, c’est qu’il faut que la nouvelle majorité issue de ces nouvelles élections puisse construire un budget pour que notre pays ait un budget. C’est la seule solution démocratique », arguait Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée, à l’issue de sa rencontre avec François Bayrou, le 2 septembre dernier.

Mais derrière cette

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