Une plainte contre le Louvre pour absence de toilettes non-binaires ? Une blague !
Dernière modification : 8 août 2025
Auteur : Nicolas Kirilowits, journaliste
Relecteur : Etienne Merle, journaliste
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Nicolas Turcev, journaliste
Source : Compte TikTok, le 2 août 2025
Une supposée plainte contre le musée du Louvre pour défaut de toilettes non-binaires a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Le musée, assure ne pas avoir d’informations concernant une telle plainte. Et l’auteur de la vidéo reconnait une plaisanterie.
Le plus grand musée du monde éclaboussé par une affaire de petit coin ? Dans une vidéo postée il y a quelques jours sur TikTok, un·e internaute affirme s’être rendu·e dans un commissariat pour porter plainte contre le musée du Louvre, notamment pour « homophobie », « non-binairophobie » et « LGBT-phobie ». Son grief ? L’absence de toilettes non-binaires dans le musée, expliquait-iel dans une précédente vidéo, qui n’apparaît plus sur son compte.
Une mise en cause qui a fait réagir sur les réseaux sociaux. « Heureusement qu’on m’a dit qu’il y en avait dans les hôpitaux psychiatriques, des WC binaires ! », « Je suis très tolérante, mais là faut arrêter », ont réagi des utilisateurs sur Facebook. Même l’essayiste d’extrême droite Eric Naulleau, près de 270 000 abonnés sur X, a commenté l’affaire, nourrissant ainsi la diffusion de l’information et sa crédibilité.
Toutefois, est-il vrai qu’une telle plainte a été déposée à l’encontre du musée le plus visité de France ? Non, comme l’auteurice de la vidéo le reconnait iel-même.
Un·e habitué·e de l’ironie
Contacté·e par les Surligneurs, le ou la prétendu·e plaignant·e a répondu, dans un premier temps et non sans une certaine touche d’humour, à notre demande de précisions : « Je ne peux pas donner suite à votre message d’après mon avocate non-binaire ascendante salade de riz périmée depuis 1978 », nous a-t-iel écrit. Dans un second temps, iel nous a confirmé qu’il s’agit bien d’une plaisanterie : « En effet, c’est de l’humour, je ne m’attendais pas à ce buzz… je publie sans but précis ».
Ce ton moqueur et empreint de second degré, on le retrouve dans bon nombre de ses vidéos sur son compte TikTok. Son champ d’expression favori : la communauté LGBT.
Dans une vidéo publiée il y a un an, iel s’offusquait par exemple du passage des voitures sur un drapeau arc-en-ciel peint sur la route d’une commune. Cette publication était accompagnée d’un hashtag « humour » et son auteurice y répondait à un commentaire critique en écrivant : « Ma vidéo est ironique ».
Un schéma qui se répétera quelques jours plus tard dans une nouvelle vidéo où l’intéressé·e affirme dénoncer une situation de harcèlement au travail pour le moins ubuesque. « Aujourd’hui je me sens fée clochette des neiges », y indique-t-iel dans un registre badin. En réponse à un nouveau commentaire dubitatif, la réplique fuse : « Tu ne comprends pas l’humour bébé ? »
Le musée du Louvre n’a pas connaissance d’une plainte
De fait, dans la vidéo qui suit son supposé dépôt de plainte contre le musée du Louvre, l’intéressé·e laisse entendre que l’ensemble n’est qu’une plaisanterie en décrivant la vidéo avec le message « #coucoules1ersdegres ». Un clin d’œil explicite à celles et ceux qui ne comprendraient pas que son message est à comprendre au second degré.
« Il n’y a que moi qui suis persuadé que c’est une vidéo humoristique ? », s’interroge en commentaire un internaute. « Tu es le seul avec un cerveau. Mais chut ! Laisse les gens s’exciter », lui glisse l’auteurice de la publication, qui semble alors s’amuser du buzz créé. « Félicitations ! Tu fais partie des personnes intelligentes !!! », écrira-t-iel également en réponse à un autre message qui souligne le caractère « second degré » de la vidéo.
Sollicité par Les Surligneurs, le service presse du musée du Louvre nous indique pour sa part ne pas avoir « d’informations à ce jour concernant une plainte potentielle qu’aurait déposée cette personne ».
[Mise à jour du titre, du chapô et d’un passage dans l’article, le 8 août 2025, après le second message envoyé par l’auterice de la vidéo qui confirme l’origine humoristique de sa vidéo.]