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Loi Duplomb : pourquoi la réautorisation d’un pesticide pourrait coûter cher aux employeurs ?

Manifestation contre la proposition de loi Duplomb, à Pau, le 28 juin 2025. (Photo : Gaizka Iroz / AFP)
Création : 10 juillet 2025

Auteur : Pascal Caillaud, chargé de recherche CNRS en droit social à l’université de Nantes

Relecteur : Etienne Merle, journaliste

Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun

Secrétariat de rédaction : Maylis Ygrand, journaliste

La loi Duplomb, votée ce 8 juillet, autorise de nouveau l’usage de l’acétamipride, un insecticide soupçonné d’effets nocifs pour la santé humaine. Derrière cette décision politique, des risques juridiques bien réels pèsent sur les employeurs, notamment en matière de responsabilité et de santé au travail.

Adoptée après un débat intense, la loi Duplomb réintroduit l’usage de certains pesticides controversés au nom de la « souveraineté agricole ». Malgré de vives critiques des associations de protection de l’environnement et les réserves exprimées par des députés du bloc central, la loi a été définitivement adoptée ce 8 juillet.

Parmi ses mesures, la loi réautorise l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, soupçonné de toxicité pour la santé humaine. Cette réintroduction, portée par des considérations économiques, pourrait exposer les employeurs agricoles à des contentieux à venir, notamment en cas de maladie professionnelle.

L’alerte ne relève pas de la science-fiction juridique. Elle se fonde sur plusieurs principes bien établis du droit du travail. Et si l’État autorise l’acétamipride, cela ne signifie pas que son usage est sans risque — ni que les employeurs en

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