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Capitaine Estrosi contre paquebot : qui a vraiment le droit de dire « cassez-vous » ?

Le maire de Nice, Christian Estrosi, s'adresse à la session d'ouverture de la troisième Conférence des Nations Unies sur les océans (UNOC3), qui réunit des dirigeants, des chercheurs et des activistes pour discuter de la protection de la vie marine, le 9 juin 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Création : 8 juillet 2025

Auteur : Jean-Paul Markus, professeur de droit public, université Paris-Saclay

Relecteur : Etienne Merle, journaliste 

Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun

Secrétariat de rédaction : Etienne Merle, journaliste

Le 3 juillet, Christian Estrosi s’est invité à bord d’un paquebot de croisière pour demander au capitaine de quitter la rade de Villefranche-sur-Mer, invoquant un arrêté d’interdiction. Mais entre autorité portuaire, compétences partagées et texte introuvable, la scène spectaculaire cache un vrai flou juridique.

La question peut sembler absurde… jusqu’à ce qu’elle se pose pour de bon. Un élu peut-il, à lui seul, empêcher un paquebot d’accoster sur les côtes de sa collectivité ? Le 3 juillet, dans la rade de Villefranche-sur-Mer, Christian Estrosi — maire de Nice et président de la métropole — part à l’abordage d’un navire, transportant près de 3 000 passagers, pour tenter de l’intercepter : « Vous n’avez pas le droit d’être là […] Cassez-vous » lance-t-il, face aux caméras de France 3, conviées pour immortaliser la scène.

Un moment digne d’un film — et, il faut le dire, une belle opération de communication : ton assuré, posture ferme, message limpide. Mais derrière cette séquence bien cadrée, une autre question émerge : juridiquement, est-ce vraiment aussi simple ?

Arrêté introuvable 

Pour le savoir, appuyons-nous sur la réglementation en vigueur. À en croire

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