Mort de Marie Trintignant : et si le chanteur du groupe Noir Désir avait été jugé en France ?
Autrices : Leïa Boulmedaïs, Alicia Desbeux, Master 2 droit pénal approfondi, université de Lorraine
Lylou Joly, Master 2 droit pénal financier et international, université de Lorraine
Relecteurs : Clara Robert-Motta, journaliste
Jean-Baptiste Thierry, professeur de droit pénal, université de Lorraine
Liens d’intérêts ou fonctions politiques déclarés des intervenants à l’article : aucun
Secrétariat de rédaction : Maylis Ygrand, journaliste
En France, le mobile d’un crime violent — même dit « passionnel » — n’atténue pas la qualification pénale. Alors que Bertrand Cantat a été jugé en Lituanie, comment la justice française aurait-elle qualifié les faits ?
En 2003, le nom de Bertrand Cantat, voix mythique du groupe Noir Désir, bascule de la Une des magazines culturels aux colonnes judiciaires. En 2004, le chanteur est reconnu coupable de la mort de l’actrice Marie Trintignant qui a succombé à ses blessures après de violents coups portés à Vilnius, en Lituanie, dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003. Le récent documentaire « De rockstar à tueur : le cas Cantat », diffusé sur Netflix, remet en lumière la nature exacte des faits et la complaisance collective qui les avait entourés.
En effet, l’emploi du terme « crime passionnel » pour qualifier la mort de Marie Trintignant a lourdement pesé sur le traitement médiatique de l’affaire. Présenté comme le geste tragique d’un homme submergé par ses émotions, par l’amour qu’il avait envers sa compagne, ce cadrage a contribué à atténuer, dans l’opinion, la gravité des violences commises. Véritable stratégie de défense, elle
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